Menaces terroristes - Les lycéens autorisés à fumer dans la cour? "C'est totalement irresponsable"

- - AFP
D'un côté, les ministères de l'Education et de l'Intérieur ont décidé d'accorder provisoirement le droit aux élèves de fumer dans des zones spécifiques à l'intérieur des lycées pour leur sécurité. De l'autre, le ministère de la Santé refuse toute exception au nom de la lutte contre le tabagisme et rappelle qu'un lycée est passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 750 euros pour le responsable et 450 euros pour le fumeur, si des élèves consument leur cigarette à l'intérieur. Le débat existe donc et ce jusqu'au sein des établissements.
"Ils préfèrent que l'on soit plus en sécurité à l'intérieur quitte à fumer au sein même de l'établissement. C'est juste une question de sécurité", estime Marc, élève en Terminale dans un lycée des Hauts-de-Seine où des cendriers ont été disposés aux quatre coins de la cour. Mais les restrictions sont souvent difficiles à appliquer pour les proviseurs qui doivent jongler entre la sécurité et la santé des élèves comme l'explique Michel Richard, secrétaire général adjoint du syndicat de proviseurs SNP-DEN.
"On retourne dix ans en arrière"
"Qu'est-ce qui est le plus risqué aujourd'hui: être fauché par une rafale d'armes automatiques ou par une voiture folle parce qu'on est agglutiné à 300 sur un trottoir ou fumer 3-4 cigarettes de plus par jour?", s'interroge-t-il. Mais pour le ministère de la Santé, l'état d'urgence n'y change rien: pas de cigarette dans les lycées. Une question de santé publique, selon Gérard Audureau, le président de l'association les droits des non-fumeurs.
"On retourne dix ans en arrière, s'emporte-t-il. C'est totalement irresponsable! Et c'est en parfaite illégalité que l'on laisse fumer à l'intérieur. Mélanger des adolescents qui ne fument pas à ceux qui sont des habitués de la cigarette est un signe très incitatif puisque, à cet âge, il faut essayer d'imiter les plus grands". A noter que l'association ANPAA (lutte contre l'alcoologie et l'addictologie), qui fait valoir que le tabagisme "tue un fumeur sur deux et 200 personnes chaque jour, un risque majeur incomparablement plus élevé que celui lié à la menace d'une attaque terroriste contre un lycée", a demandé à la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem d'organiser une concertation des acteurs concernés.