Meurtre de Chloé: "On savait qu'il allait recommencer"

Une marche blanche a eu lieu jeudi soir à Calais en hommage à Chloé - AFP
L'enquête avance à grands pas sur le meurtre et le viol de Chloé, 9 ans, enlevée ce mercredi sous les yeux de sa mère, à Calais. Le principal suspect, un homme de nationalité polonaise, âgé de 38 ans, ivre lors de son interpellation, a immédiatement reconnu avoir violé et tué la fillette, a indiqué ce jeudi, le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Multirécidiviste, ce Polonais avait déjà été, par deux fois, condamné en France.
RMC a recueilli le témoignage de David Selingue qui a déjà eu affaire à cet homme. C'était un soir de juin 2009. Sa fille et sa femme se retrouvent nez à nez avec cette homme, armé d'un couteau, qui s'est introduit dans leur maison et caché sous un meuble. "Mon épouse en allant coucher ma fille, au premier étage, a entendu du bruit dans la pièce à côté. Elle a été voir et un monsieur avec un couteau a surgi de sous un meuble. Il s'y était caché… Il l'a pointé avec son arme blanche… Mon épouse a protégé ma fille et a hurlé. Le temps que je monte, il était parti par là où il était arrivé", se souvient-il.
"C'était une machine, c'est tout"
Ce père de famille poursuit en expliquant que sa fille demeure très marquée par toute cette histoire: "Ma fille avait 9 ans à l'époque, l'âge de Chloé. Aujourd'hui, elle en a quinze et elle est toujours suivie psychologiquement à nos frais. Elle a été effrayée pendant des années et elle a encore beaucoup de séquelles à l'heure actuelle". En poursuivant son histoire, David Selingue s'emporte: "On nous dit de ne pas laisser traîner les enfants dehors. Mais moi, ma fille elle n'était pas dehors ! Elle était à l'intérieur, dans sa chambre, à 23h00. Qui pouvait venir l'embêter? Comment imaginer que l'on puisse être agressée de la sorte au moment de se coucher?".
Cet homme, David Selingue l'a vu ensuite pendant son procès en 2010. Il se souvient parfaitement de lui. "Il est toujours resté la tête baissée entre les jambes. Il n'a jamais regardé de notre côté… Il était froid… C'était une machine, c'est tout… On ne peut pas dire que c'était un humain, ce n'est pas vrai parce qu'il n'avait aucune réaction." Dans Bourdin Direct, il poursuit, ferme: "On savait qu'il allait recommencer. On le savait. C'était marqué sur le profil psychologique du docteur qu'il était incontrôlable. C'était sûr qu'il allait recommencer…".