Omicron: contagieux mais pas plus dangereux, selon de dernières études

"Expliquez-nous" du vendredi 10 décembre 2021. - -
Les dernières déclarations publiques de l’OMS, de l’Agence européenne du médicament (EMA) ou bien encore du laboratoire Pfizer, qu'ils viennent de communiquer, se veulent rassurantes sur le variant Omicron.
Les analyses apportent tout d'abord une confirmation. Ce variant est effectivement très contagieux. Apparu il y a trois semaines en Afrique du Sud, il s’est déjà répandu dans 57 pays à travers le monde. On a recensé officiellement 400 cas en Europe et 40 en France, mais il y en a en réalité beaucoup plus. L’assurance maladie estime que le variant représente déjà en France 1,1% des infections soit 500 à 600 cas par jour.
La situation s'empire également à l'étranger. En Angleterre, le nombre de personnes touchées double tous les deux jours. L’Express raconte qu’un homme norvégien qui revenait d'Afrique du Sud a participé à une soirée où se trouvaient 120 personnes. La moitié ont été infectées, soit 60 personnes infectées par un seul contaminant en une soirée.
Aussi, quand bien même l'on n'a pas encore calculé le taux de reproduction de ce variant, il paraît désormais clair qu’Omicron circule beaucoup plus vite que le Delta, lui-même circulant bien plus vite que les variants précédents.
"Moins horrible que ce que nous redoutions"
Toutefois, ces études ont également apporté leur lot de bonne nouvelles. L’Agence européenne du médicament a indiqué jeudi que les symptômes déclenchés par Omicron sembleraient pour la plupart légers. Même constat de l’Organisation mondiale de la santé: les symptômes sont moins sévères. De fait, ce variant ne semble pas plus dangereux que ses prédécesseurs.
Un avis porté par Anthony Fauci, le célèbre épidémiologiste américain, conseiller de Donald Trump et de Joe Biden, dit qu’il est maintenant quasiment certain qu’Omicron n’est pas plus grave que le delta.
Jean-François Delfraissy, le président du comité scientifique a aussi choisi des mots rassurants ce jeudi devant les sénateurs: “Il semble que ce variant ne nous met pas dans une situation dramatique”, avait-il indiqué à cette occasion.
Même optimisme mesuré de la part d’un virologue de l’Institut Pasteur, Etienne Simon Lorriere, qui dit dans Le Monde: “C’est moins horrible que ce que nous redoutions.”
Pour l’instant, en Europe, aucun décès dû à Omicron n'a été enregistré. Surtout, aucun des patients diagnostiqués porteur de ce variant n’a dû être hospitalisé avec une forme grave du Covid-19. Pas de mort ni de cas grave, c’est donc pour l’instant effectivement “moins horrible” que ce que l’on pouvait redouter.
L'efficacité des vaccins interrogée
La question de l'efficacité des vaccins demeure néanmoins en suspens. Il n’y a que des débuts de réponse parce qu'aucune étude sérieuse n’a été publiée à ce jour. Seuls des résultats préliminaires portent sur de très petits échantillons de malades, ou sur des recherches in vitro, c’est-à-dire dans des tubes.
Mais il semble bien que la protection offerte par deux doses de vaccins soit plus faible que pour les variants précédents. L’OMS parle d’un taux de réinfection plus élevé pour les personnes vaccinées. Le laboratoire Pfizer lui-même estime que son vaccin avec deux doses risque bien d'être moins protecteur.
Les inventeurs de ce vaccin restent optimistes pour la suite. Les créateurs de ce vaccin Pfizer-BioNTech, un couple de scientifiques allemands d’origine turc, Ugur Shahim et sa femme Ozlen Tureci, ne s'expriment pas souvent alors quand ils parlent on les écoute. Que disent-ils? Avec deux doses, la défense apportée par leur vaccin ARN messager est compromise mais l’efficacité du traitement reste entière avec trois doses. Et ils suggèrent une injection de la troisième dose de rappel deux mois seulement après la deuxième, contre 5 ou 6 mois aujourd’hui.
Mais surtout, ces deux chercheurs et patrons de BioNTech annoncent qu’un nouveau vaccin adapté au variant pourrait voir le jour assez vite. Des essais cliniques démarrent le mois prochain pour une commercialisation possible dès le mois de mars. Ce qui voudrait dire que dans cette course entre le virus et les laboratoires, les labos sont encore dans le coup.