"C'est de droite, rien ne va": Juliette Armanet dézingue "Les lacs du Connemara" de Michel Sardou

Une sortie de la chanteuse française Juliette Armanet n'est pas passée inaperçue ces derniers jours. Dans une vidéo publiée le 5 août dernier par le média Tiptik, détenu par la RTBF, l'artiste ne s'est pas retenue pour critiquer le classique de la chanson française de Michel Sardou, Les lacs du Connemara.
Questionnée sur les trois chansons qui pourraient lui faire quitter une soirée si elles étaient diffusées, elle a répondu "trois fois, le lac du Connemara". La chanteuse a continué en expliquant que "c'est une chanson" qui la "dégoûte profondément". Elle a dénoncé l'esprit "scout", "sectaire", du morceau avec "une musique immonde" selon elle. "C'est de droite, rien ne va", a-t-elle encore ajouté.
Des propos relativement durs envers le morceau de Michel Sardou, et qui ont évidemment provoqué beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse.
Dans Les Grandes Gueules, sur RMC et RMC Story, c'est par exemple l'avocat Charles Consigny qui s'est lâché concernant ces propos de Juliette Armanet.
"Je suis déçu car elle est une très bonne chanteuse, artiste, musicienne. C'est quelqu'un qui a beaucoup de talent et je suis triste de voir que derrière ce talent se cache le même cerveau enténébré de gauche comme il y en a dans tous les rangs des César, et tous les artistes subventionnés", dit Charles Consigny en faisant référence au montant, qui serait d'un peu plus de 150.000€, de subventions obtenues par Juliette Armanet au titre des aides à la création.
"La musique est belle, les paroles sont belles, j'adore cette chanson populaire qui, il est vrai, ponctue des soirées où sans doute Madame Armanet se sent mal, des soirées où il n'y a pas que des journalistes décérébrés fans d'elle", tacle Charles Consigny dans les Grandes Gueules, qualifiant la chanson de Michel Sardou comme étant "presque l'hymne national" français.
"Pas un en France qui arrive à la cheville" d'Armanet
Du côté de Barbara Lefebvre, enseignante et membre des GG, c'est la classification du morceau par Juliette Armanet qui pose problème. En l'occurrence selon elle, "ça ne veut rien dire musique 'de gauche' ou musique 'de droite'".
Si, bien-sûr, "les chansons pétainistes sont de droite, Michel Sardou ce n'est pas une chanson de droite et de la même façon j'espère encore qu'on peut écouter Jean Ferrat tout en étant de droite".
De plus, Barbara Lefebvre pense "que cette personne a un problème avec la musique en soi". En prenant son exemple personnel, avec "des goûts très centrés et très particuliers, grande fan de Prince et de soul entre autres", Barbara Lefebvre admet que la "variétoche française" comme Michel Sardou ne l'"intéresse" pas.
Pour autant, "je n'irai jamais dire que "ça me dégoûte", au sens que ça donne envie de vomir, c'est n'importe quoi, la musique ne peut pas faire ça". "Elle qui est musicienne, si une musique la dégoûte, ça veut dire qu'elle y projette quelque chose qui n'a rien à voir avec l'art", poursuit encore Barbara Lefebvre.
Des auditeurs de RMC intervenus en direct ont toutefois tenté de défendre le point de vue de Juliette Armanet. C'est le cas de Thierry, musicien de 60 ans dans les Hauts-de-Seine, qui explique que les personnes qui critiquent Juliette Armanet, "la plupart du temps ne savent même pas qui c'est, alors que (...) c'est quand même une artiste fantastique qui fait des mélodies merveilleuses dont les albums sont accomplis musicalement, et qu'il n'y en a pas un en France voire à l'international qui lui arrive à la cheville selon moi".
Pour lui, Les lacs du Connemara est un morceau "agaçant, qui pèse un peu sur le cerveau" et qu'il n'aime "pas tellement".
"C'est l'hymne des fins de banquet des mecs bourrés dans les écoles de commerce", tacle le musicien francilien.
"Ca vous sort par les yeux!"
Le son de cloche est relativement opposé pour le médecin généraliste Jérôme Marty, qui estime que "c'est tout un peuple qui danse et qui attend cette chanson à chaque fois", parlant d'une musique de "cohésion, d'union, où femmes et hommes se retrouvent".
"Il n'y a rien qui va dans cette déclaration, il faut vraiment méconnaître totalement ce qu'est, par exemple, le rugby et ses troisièmes mi-temps pour taper là-dessus. C'est devenu un hymne qui porte nos valeurs, qui désigne l'Anglais qui est l'ennemi et c'est aussi comme cela qu'on s'y retrouve", lance Jérôme Marty.
"L'idée, c'est pourquoi désigner ça en disant: 'ça sent la transpiration' et pourquoi dire que c'est de droite?", questionne Jérôme Marty. "Sardou a beaucoup d'idées de droite, mais cette chanson en elle-même, en quoi elle est de droite?", poursuit-il.
Pour finir, Florent, hôtelier dans le Var, estime dans le sourire que la chanson est bien celle "des fins de soirée". Et pour lui, d'un œil de professionnel, il est clair que la chanson "ambiance très fortement les gens, mais quand vous êtes dans une optique de travail, que vous vous la tapez 3 à 4 fois par semaine, au bout d'un moment ça vous sort par les yeux"!