Guillaume Gomez, le chef de l'Elysée, rend son tablier après 25 ans de service
Le monsieur loyal des cuisines de l’Elysée raccroche son fouet après plus de deux millions de repas. Pour lui, les portes du palais se sont ouvertes grâce à l’armée. Alors qu’il est appelé pour son service militaire, son mentor, Jacques le Diavellec, deux étoiles au guide Michelin, glisse son nom à l’oreille de François Mitterrand.
Le jeune protégé aura même le choix de son affectation: « Matignon ou l'Elysée ? ». Ce sera le président de la République, Jacques Chirac à l'époque. Un véritable baptême du feu face à cet ogre insatiable. Amateur de tête de veau, de joues de bœuf, ou d’osso Buco.
A son arrivée à la brigade, trois cuisiniers étaient là depuis Charles de Gaulle. Quarante ans de maison, chose impensable pour celui qui ne veut pas s’installer dans une routine.
Il a déjà donné sa démission à François Hollande en 2014. Ce dernier lui avait refusé
Par le passé, il a déjà donné sa démission à François Hollande en 2014. Ce dernier lui avait refusé. La raison ? Nicole Bricq, ministre au Commerce extérieur avait lâché après un diner, sur le perron de l’Elysée : "C’était dégueulasse !" Le chef n’acceptera jamais ses excuses.
Entré à l’Élysée, par le piston, Guillaume Gomez décroche le col tricolore en devenant à 25 ans le plus jeune meilleur ouvrier de France de l’histoire en cuisine. Cette année-là les deux parrains du concours resteront ses mentors: Paul Bocuse et Joël Robuchon !
Du sandwich en déplacement aux dîners de gala de 200 personnes, Guillaume Gomez aura tout fait, grimpé tous les échelons jusqu’à devenir le chef... du chef de l’Etat.
Un véritable ambassadeur de la gastronomie nommé par les Nations unies depuis 2014 : pour la promotion des Indications géographiques protégées. Celui qui murmure à l’estomac du président sait aussi parler à sa tête : avec la crise du coronavirus, Guillaume Gomez s’est mué en un médiateur entre l’Elysée et une filière en crise.
Sa nouvelle lettre de mission va lui donner l’occasion de faire rayonner la cuisine française, y compris à l’international. Un bureau l’attend déjà au ministère des Affaires étrangères.