RMC
People et Culture

"Je n'ai pas compris": Elisabeth Borne revient sur les rumeurs sur son homosexualité

L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne, redevenue députée, à l'Assemblée nationale le 8 juillet 2024

L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne, redevenue députée, à l'Assemblée nationale le 8 juillet 2024 - Bertrand GUAY / AFP

L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne a confié mercredi 23 octobre qu'elle trouvait "incroyable que l'on puisse imaginer" qu'elle aurait "pu être homosexuelle et ne pas le dire", alors qu'elle était interrogée sur des rumeurs qui ont jalonné son parcours politique.

"Je n'ai vraiment pas compris", a affirmé la députée Renaissance mercredi sur France Inter. "Il y a des tas de femmes et hommes politiques qui n'ont aucun problème pour dire qu'ils sont homosexuels", a-t-elle poursuivi, assurant que si elle l'avait été, elle n'aurait "pas eu de problème pour le dire"

"Mais il y a des petites rumeurs qui continuent", a regretté l'ancienne Première ministre qui, lorsqu'elle était à la tête du gouvernement, se montrait soucieuse de préserver sa vie privée. Elle a estimé qu'il s'agissait des "aléas de la vie politique".

Son successeur à Matignon Gabriel Attal s'était réjoui, dans sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale en janvier dernier, de "pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité".

Dans un livre publié mercredi ("Vingt mois à Matignon", éditions Flammarion), Élisabeth Borne revient sur son parcours personnel et sur son expérience du pouvoir, marquée par les douloureuses réformes des retraites et de l'immigration.

Elle dénonce également le sexisme en politique. "Ça n'a pas été facile", a-t-elle confié. "On a l'impression qu'il y a deux catégories de Premiers ministres, les hommes, et les femmes", a regretté Élisabeth Borne, seconde femme à avoir occupé cette fonction après Édith Cresson (1991-1992).

L'ancienne préfète et patronne de la RATP, qui fut conseillère de Lionel Jospin à Matignon puis ministre et Première ministre des gouvernements d'Emmanuel Macron, revient sur ses relations avec le chef de l'État.

Emmanuel Macron "assez darwinien"

"Avec Emmanuel Macron, nous avons clairement une différence de tempérament. Il prend sans doute comme de la faiblesse ma conviction selon laquelle on n'a jamais intérêt à humilier qui que ce soit. Il est assez darwinien", écrit-elle notamment. Elisabeth Borne narre l'annonce de sa nomination à Matignon dans le bureau élyséen, trois semaines après la réélection du président en 2022.

"Quel mode de fonctionnement entre nous envisage-t-il? Nous n'entrons pas, ce matin-là, dans les détails, mais Emmanuel Macron m'affirme que, lors de ce second quinquennat, il entend +prendre davantage de hauteur et de recul+. J'ai spontanément tendance à faire confiance à mes interlocuteurs et à croire ce qu'on me dit. Surtout quand je suis en plein accord avec ce que j'entends !", écrit-elle.

L'ancienne Première ministre plaide dans ce livre pour l'instauration d'un septennat non renouvelable pour le président. Le chef de l'État ne présiderait plus le Conseil des ministres, rôle qui reviendrait au chef du gouvernement.

Elisabeth Borne insiste lourdement sur son souhait de voir instaurée "la proportionnelle au niveau départemental pour l'Assemblée nationale" et souhaite "retrouver des possibilités de cumul des mandats" pour "éviter la fracture entre élus territoriaux et nationaux".

Elle s'emploie également à démonter l'attitude et les propositions du Rassemblement national et critique tout aussi durement La France insoumise, accusée de favoriser le RN et d'avoir, avec le reste de la gauche, "caricaturé l'usage du 49.3".

Élue députée du Calvados en 2022, réélue en 2024, Élisabeth Borne s'est déclarée mi-août candidate à la tête du parti présidentiel Renaissance, qui attend toujours la déclaration de candidature de Gabriel Attal.

RMC avec AFP