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"L'écologie n'est plus partisane, elle a à voir avec l'humanité": Clovis Cornillac alerte sur l'urgence d'agir pour la Terre

Clovis Cornillac, à l'affiche du film "Les Têtes givrées", a répondu aux questions de Matthieu Rouault au cours de la Matinale Week-end sur RMC.

À l'affiche du film "Les Têtes givrées", dont la sortie en salles est prévue ce mercredi, Clovis Cornillac interprète Alain, un prof contractuel, qui va pousser toute une classe de Segpa à sauver un glacier du mont Blanc. L'acteur français a expliqué dimanche au micro de Matthieu Rouault avoir été "très sensible au scénario", qu'il qualifie d'"intelligent" et "habile", bien que "complexe à faire".

Clovis Cornillac a pourtant eu des craintes à la première lecture. Avant de se lancer dans ce film et parce qu'il n'aime pas se faire avoir, il a souhaité rencontrer le réalisateur Stéphane Cazes afin de comprendre ses intentions.

"J'avais très envie de savoir si c'était un opportuniste qui cherchait des sujets sociétaux à la mode ou un gars impliqué", a illustré l'acteur au cours de la matinale Week-end sur RMC.

Il en ressort finalement que Stéphane Cazes est "un type formidable", "très impliqué dans ces sujets sur l'éducation, la transmission et la transition écologique".

Des élèves de Segpa moqués

Clovis Cornillac s'est ensuite interrogé sur la nécessité d'en faire un film. "À l'arrivée, oui, c'est un film à aller voir au cinéma", assure-t-il. Alors que les sujets abordés auraient pu amener à une atmosphère anxiogène, tout le contraire s'est produit selon le comédien.

Il encense un "film extrêmement lumineux, positif, qui dit comme mantra qu'il faut croire en ses rêves", sans "forcément y aboutir mais y croire".

Les collégiens de cette classe n'avaient pas vraiment pour projet de sauver un glacier. Parce qu'ils ont des difficultés d'apprentissage, ces élèves de Segpa sont souvent la cible de moqueries (voire de harcèlement scolaire) qui abîment la confiance en soi.

"Tu peux entrer dans une spirale négative qui s'auto-alimente (...) si tu inverses le process, alors des choses peuvent naître", voit-il comme morale du film. Et de transformer ces élèves repliés sur eux-mêmes en mini Greta Thunberg.

"Il y a 20 ans, j'avais tourné sur ce glacier"

Dans la vie réelle, la crise climatique reste plus que d'actualité. Les galciers alpins se réchauffent deux fois plus vite que le reste de la surface du globe. Si rien n'est fait d'ici 2100, ils auront tous disparus.

"Il y a 20 ans, j'avais tourné sur ce glacier, je l'ai vécu dans ma chair. J'ai halluciné, comme l'impression d'avoir changé d'adresse", alerte Clovis Cornillac.

L'acteur français regrette que "parler de cette urgence" soit parfois synonyme de "donner des leçons". "Si je dis je prends plus l'avion en France (...) on te répond bah bien sûr, mais t'as quand même un téléphone portable", donne-t-il pour exemple.

"Aujourd'hui l'écologie n'est plus partisane, on est dans une urgence qui n'a plus rien à voir avec les partis, cela à voir avec l'humanité", affirme Clovis Cornillac.

La critique "ne peut pas être un moteur"

En salles, un film dont il est familier pourrait bien lui faire de l'ombre ces prochaines semaines. Le cinquième "Astérix" signe en effet l'un des meilleurs démarrages français depuis quinze ans, en dépit des critiques assassines.

"De manière générale, ne faisons pas des films pour ou contre la critique, ne nous braquons pas contre la critique", conseille Clovis Cornillac. Pour celui qui, justement, a joué Astérix dans l'opus des Jeux Olympiques en 2008, la critique "ne peut pas être un moteur".

"Évidemment j'irai le voir (...) je n'ai aucun a priori négatif", assure-t-il à propos du film de Guillaume Canet.

Et l'acteur français de rappeller: "Faire nos métiers, c'est y croire, c'est croire et le faire à fond".

L.B