L'interview de Laeticia Hallyday manque d'authenticité

"On me vole mon deuil"... Laeticia Hallyday donne sa première interview depuis la mort de Johnny Hallyday le 5 décembre. Une interview fleuve dans Le Point, 14 pages où elle règle ses comptes, loin de la bataille judiciaire autour de l'héritage du chanteur... Elle tacle, de manière subtile, Laura Smet et David Hallyday... et se pose en victime. "Mon mari n'est plus là pour dire sa vérité", regrette-t-elle. Elle assure n'avoir rien à voir avec la décision de son mari, qu'il décidait seul de son vivant. "Mon mari, ce n'était pas quelqu'un qu'on pouvait manipuler, à qui on pouvait dicter les choses".
Pour Fabien Lecoeuvre, biographe de Johnny Hallyday, cette interview manque de sincérité. "On a presque l'impression que cela a été rédigé par un avocat et relu par Laeticia Hallyday. C'est très bien fait. Mais ce n'est pas pour autant convaincant. Je ne pense pas que cette interview puisse réhabiliter Laeticia. C'est impossible. Parce qu'elle répond sur un plan juridique, familial et jamais affectif."
"On sent bien que tout a été pesé, relu…"
Jean-Christophe Alquier, président d’Alquier Communication juge lui aussi la défense de Laeticia Hallyday ratée. "Pour trois raisons simples... La première, c'est que cela aurait dû être un entretien avec une forme de spontanéité, d'authenticité, alors qu'on sent bien que tout a été pesé, relu. La deuxième raison, c'est qu'on a le sentiment, au fond, que Laetitia Hallyday dit que c'est finalement de la faute de tout le monde, sauf de la sienne. La troisième raison, c'est qu'on a le sentiment qu'en voulant adopter le rôle de la maman qui veut protéger ses enfants, elle oublie que Laura et David sont aussi du sang de son mari qui vient de disparaître".
"Cette interview n'influencera pas les juges"
Cette interview paraît juste avant la fin d'un premier épisode judiciaire, demain vendredi. Le tribunal de Nanterre va rendre sa décision sur le gel des biens immobiliers et des droits artistiques de Johnny Hallyday. De toute façon, pour Julie Jacob, avocate spécialiste en droits d'auteur, cette interview ne va pas influencer les juges. "Cette interview a un intérêt plus humain et d'opinion public que juridique. Etant donné que l'affaire s'est plaidée le 30 mars, je pense que la décision est déjà prise et en pleine relecture. Sa volonté est plutôt de faire part aux Français de certains messages qu'elle n'avait pas portés jusqu'à présent"
"Elle défend ce que Johnny Hallyday a voulu"
Seul Pascal Louvrier, écrivain, biographe et auteur de Johnny Que je t’aime défend la prise de parole de Laeticia. "On est dans une véritable tragédie, et Laeticia Hallyday est là pour défendre le testament qui est celui de son mari. Dans cette interview elle va un peu sur le plan affectif. Elle explique sa vie avec Johnny Hallyday, ce qu'il s'est passé depuis le début et explique qu'il y a deux petites filles qui sont mineures et qui ont besoin d'argent pour vivre. Elle défend ce que Johnny Hallyday a voulu".