"La justice a fait un pas, j'en fais un": pourquoi Adèle Haenel porte finalement plainte

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Adèle Haenel explique qu'il n'est plus possible pour elle de ne pas participer activement à l'enquête ouverte par le parquet de Paris, il y a trois semaines, à la suite de ses accusations. "La justice a fait un pas, j'en fais un, je ne veux pas me dérober", confie-t-elle à Mediapart. L'actrice a été très sollicitée par des femmes victimes de violences depuis son témoignage, notamment samedi lors de la marche organisée à Paris.
Elle a compris qu'elle servait d'exemple, qu'elle avait une responsabilité envers ces autres femmes en tant que personnalité publique. Par ailleurs, voir le réalisateur qu'elle accuse nier les faits lui est insupportable. Elle veut lutter contre son impunité. Ses avocats affirment que les faits ne sont pas prescrits, ils disposent de preuves, des lettres envoyées par le réalisateur à Adèle Haenel et de nombreux témoignages. L'entourage de l'actrice et du réalisateur devraient être auditionnées très prochainement.
Une enquête publiée début novembre
Dans une enquête publiée début novembre par Mediapart, l'actrice a dénoncé "l'emprise" que Christophe Ruggia aurait exercée sur elle pendant la préparation et le tournage du film, puis un "harcèlement sexuel permanent", des "attouchements" répétés et des "baisers forcés dans le cou", qui auraient eu lieu chez lui et lors de plusieurs festivals internationaux, le tout alors qu'elle était âgée de 12 à 15 ans.
Le parquet de Paris a pris l'initiative, quelques jours après la publication de l'enquête de Mediapart, d'ouvrir une enquête pour "agressions sexuelles" sur mineure de moins de 15 ans "par personne ayant autorité" et "harcèlement sexuel".