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"Maladroit", "elle aurait dû garder son calme": le violent clash Rachida Dati-Patrick Cohen choque

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Interrogée sur des révélations journalistiques la concernant, la ministre de la Culture Rachida Dati s'en est prise au journaliste Patrick Cohen mercredi sur la plateau de C à Vous sur France 5. Pour les Grandes Gueules, l'ex-garde des Sceaux aurait dû garder son calme.

Une séquence très tendue. La ministre de la Culture, Rachida Dati, s'en est pris au journaliste Patrick Cohen mercredi dans C à Vous sur France 5. Mise en examen pour corruption dans le cadre de l'affaire Carlos Gohn, l'ex-garde des Sceaux était interrogée sur la chaîne du service public sur une enquête de l'émission Complément d'enquête. Le magazine accuse Rachida Dati d'avoir perçu 299.000 d’honoraires de GDF Suez lorsqu'elle était députée européenne et sans en déclarer la provenance au Parlement.

Une évocation qui n'a pas plus à Rachida Dati qui a de nouveau démenti et s'en est pris immédiatement au journaliste Patrick Cohen et à la présentatrice de l'émission Anne-Elisabeth Lemoine: "Il y a une enquête Mediapart qui vous a mis en cause pour harcèlement, management toxique, est-ce que c'est vrai? Est-ce que vous pouvez me répondre?", a-t-elle lancé en référence à une enquête de Mediapart datant de février et évoquant des tensions quand le journaliste officiait à France Inter il y a plusieurs années.

"La lutte contre le harcèlement, j'en ai fait une politique pénale", a poursuivi l'ancienne ministre de la Justice. "Vous pourriez aussi tomber sous le coup de ce délit. Il suffirait que je fasse un article 40 pour dénoncer après papier de Mediapart. Je peux saisir le tribunal (...) je peux le faire", a menacé Rachida Dati évoquant l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige un fonctionnaire à dénoncer au procureur des délits dont il a connaissance.

"De la même manière, on dit que l'ambiance à C à Vous est épouvantable et que vous pleurez toute la journée, est-ce que c'est vrai?", a également lancé Rachida Dati à l'attention de la présentatrice Anne-Elisabeth Lemoine qui tentait d'intervenir.

Violent clash entre Dati et des journalistes de France 5 ! - 19/06
Violent clash entre Dati et des journalistes de France 5 ! - 19/06
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"Maladroite", "gênante"

Une séquence qui choque les Grandes Gueules ce jeudi: "C'est gênant, je n'étais pas très à l'aise", assure Zohra Bitan. "Elle aurait pu lui dire que lui aussi faisait aussi l'objet d'accusations et qu'on ne pouvait pas les prendre en compte, c'est plus classe", estime-t-elle. "Rachida Dati est ministre, ce n'est pas propre et son attaque était préparée".

"On aurait pu comprendre ça hors-antenne à titre de réponse musclée mais à l'antenne, c'est un peu délicat comme situation, elle aurait gagné à être plus calme", juge Emmanuel de Villiers. "Mais Patrick Cohen, c'est un journaliste très orienté, spécialiste de l'embrouille. Cependant hier, il a fait montre d'une grande stabilité", ajoute-t-il sur RMC et RMC Story.

Pour Mourad Boudjellal, qui "aime les analyses de Patrick Cohen" et "connaît Rachida Dati", subir les rumeurs comme c'est le cas pour la ministre de la Culture, "c'est une violence extrême": "Elle a juste revendiqué son droit à la présomption d'innocence, peut-être de manière maladroite, mais je peux comprendre qu'elle soit excédée".

"Elle n'est pas inexpérimentée, elle n'est pas dans un état second, elle doit réfléchir ou ne pas aller à l'émission alors qu'on sait qu'on va affronter Patrick Cohen", tacle Emmanuel De Villiers.

De l'argent pour soutenir des positions de GDF Suez?

Rachida Dati aurait perçu 299.000 euros d'"honoraires" non-déclarés de GDF Suez en 2010-2011 quand elle était eurodéputée et avocate, ce qu'elle réfute. Des documents de la comptabilité d'un cabinet d'avocats liquidé en 2019 et produits par Complément d'enquête, font apparaître l'encaissement de deux virements de 149.500 euros chacun provenant de GDF Suez et datés de juillet 2010 et février 2011.

À chaque fois, quelques semaines après ces opérations, ces mêmes sommes ont été décaissées par le cabinet au profit de Rachida Dati avec la mention "Dati honoraires GDF Suez".

En 2013, l'eurodéputée centriste Corinne Lepage s'était étonnée du soutien de Rachida Dati aux positions de Rachida Dati conformes aux la revendication de grands groupes énergétiques, dont GDF Suez, pour l'arrêt des subventions aux renouvelables. Elle avait ensuite confié à Complément d'enquête avoir été surprise par les amendements déposés par Rachida Dati à Strasbourg en faveur des groupes gaziers.

G.D.