Miss France: les concours de beauté, une tradition très ancienne

La beauté, c’est la seule injustice contre laquelle on ne peut rien. Naître avec un joli visage, qu’on soit un homme ou une femme, c’est un avantage énorme. Et le plus insolent dans cette histoire, c’est que les gens beaux n’ont rien fait pour l’être. Le concours Miss France, c’est aussi une mise à l’honneur des femmes, un peu tradi c’est vrai, mais qui a su s’adapter au fil du temps.
C’est une tradition très ancienne, ça date de l’entre-deux-guerres. On est en 1920, la France sort traumatisée de la Première Guerre mondiale. Il fallait égayer un peu tout ça. Donc on crée un concours national qu’on appelle "La plus belle femme de France". A l’époque, l’élection se faisait dans les cinémas. On faisait défiler les photos des candidates sur l’écran avant les films, et le public envoyait ensuite son vote par la poste. La première lauréate s’appelait Agnès Souret. Et sur sa photo, elle posait dans une tenue de communiante.
C’était très quand même très prude, puisque l’objectif du concours, c’était de sélectionner une fille jolie, mais aussi et surtout élégante et gentille. Elle devait incarner la femme "bonne à marier", c’est-à-dire l’épouse idéale. Bon, après ça, Agnès Souret s’est lâchée puisqu’elle va devenir danseuse de cabaret aux Folies bergères. Petit à petit, ce concours va devenir culte. Et il est diffusé pour la première fois à la télévision en 1986.
Des concours de beauté dans la mythologie grecque et au Moyen Âge
Les concours de beauté, c’est vieux comme le monde. Ça date même de la mythologie grecque. Dans l’Olympe, donc la maison des Dieux, des déesses s’affrontent pour être désignées comme la plus belle femme. Il n’y a qu’un seul juge, c’est le prince Troyen Paris. Et la gagnante, c’est Aphrodite, la déesse de la beauté. Sa récompense, c’est une pomme d’or. L’expression "pomme de la discorde", ça vient de là. Au-delà de cette légende, les concours de beauté, ça a toujours existé. Au Moyen Âge, on organisait une fête dans les villages qui s’appelait "la fête de la rosière". Au début, on récompensait la femme la plus vertueuse. Et puis petit à petit, on s’est mis à valoriser la beauté. La récompense, c’était une couronne de rose.
Pour le féminisme, on repassera, c’est vrai... L’objectif, ça réduisait les femmes à leur rôle d’épouse. Donc elles devaient être gentilles et jolies. Je vous l’accorde, c’est insultant. Vous aurez remarqué que l’intelligence n’était pas vraiment valorisée. Mais ne confondons pas tout. Avant la deuxième moitié du XXe siècle, le mariage, c’était une priorité pour les jeunes filles. Et ces concours devaient aussi les y aider. Que voulez-vous, autre temps, autre mœurs!