"On veut qu'il disparaisse": des féministes comptent empêcher le concert de Gérard Depardieu

Le concert de Gérard Depardieu s'annonce houleux. Le concert de l'acteur, attendu sur scène ce jeudi à Marseille, pourrait être perturbé. Plusieurs associations féministes de la cité phocéenne entendent manifester leur colère devant le concert "Depardieu chante Barbara", alors que l'acteur est mis en examen pour "viols" et "agressions sexuelles" depuis 2020 et que treize autres femmes l'accusent de violences sexuelles.
"On n'attend rien de la justice, on sait que 1% des viols sont condamnés", assure ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules" Iris, membre du collectif "Les assises lesbiennes". "On ne veut pas le juger, on veut qu'il disparaisse. Nous ne sommes pas la justice mais on veut qu'il arrête de travailler parce que ses agressions ont été commises dans le cadre de son travail".
Ce droit, "on le prend, parce que personne d'autre ne le fait", assure Iris, évoquant le cas de Bertrand Cantat, condamné pour le meurtre de Marie Trintignant et qui a pu refaire sa carrière après sa sortie de prison.
"La loi doit rester la priorité"
"Je comprends car les violences sexuelles et à l'égard des femmes ont été mises sous le tapis pendant des années", estime de son côté l'économiste Thomas Porcher, qui rappelle cependant qu'une mise en examen ne vaut pas condamnation: "Il est présumé innocent, la loi doit rester la priorité", ajoute-t-il.
Les collectifs déplorent aussi que Gérard Depardieu chante Barbara. Dans sa chanson "L'aigle noir", que l'acteur reprend, la chanteuse dénonçait à l'époque l'inceste dont elle avait été victime. Aujourd'hui, les associations accusent l'acteur d'incarner cet aigle noir.
Des représentations de Gérard Depardieu ont déjà été perturbées. Le 27 mai, cinq militantes féministes avaient fait irruption devant la scène pendant le concert de l'acteur à Lyon. À Lille, une manifestation avait retardé le concert d'une heure. Enfin, au Havre et à Chambéry, les représentations ont été purement et simplement annulées.
Le 13 avril dernier, Mediapart avait dévoilé une série de témoignages accablant le comportement de l'acteur de 74 ans sur des tournages. Des agissements qui se seraient étalés dans le temps, entre 2004 et 2022. Treize plaignantes avaient dénoncé les blagues salaces de l'acteur puis des attouchements au niveau de leurs fesses, de leurs seins et même dans leurs culottes.