Patrimoine: "L’Etat doit prendre conscience qu'il faut des mesures pérennes", lance Stéphane Bern
Un mois avant le grand tirage du Loto du patrimoine, Stéphane Bern, pilote de la mission patrimoine de l’Elysée était invité de RMC ce mardi matin pour évoquer ce qu'il met en place dans le but de restaurer oeuvres et monuments du pays. Le jeu de grattage (à 15 euros le ticket) pour financer le patrimoine doit être lancé le 3 septembre, avant le tirage d'un Super Loto le 14 septembre prochain, le jour des journées du patrimoine (3 euros le ticket).
L'objectif est de collecter 20 millions d'euros qui iront à la rénovation de certains sites en danger. Parmi les 2.000 dossiers reçus, Stéphane Bern et les équipes de la Fondation du Patrimoine ont retenu 269 lieux à rénover d'urgence. Des églises, une ancienne conserverie dans le Finistère ou encore un lavoir en Picardie... La liste est éclectique. Et les sommes à investir sont importantes.
"J'ai l’impression d’écoper un bateau qui prend l’eau de toutes parts avec une cuillère à soupe"
En plus du loto et du jeu de grattage, une souscription nationale a été lancée début juin. Un appel aux dons qui n'a pour l'instant permis de récolter que 1,3 million d'euro. Une somme dérisoire au regard des montants requis pour sauver le patrimoine national, ce que reconnaît l'animateur de France 2, qui trouve sa tâche difficile.
"Si on voulait sauver tout le patrimoine on aurait besoin de deux milliards d’euros. L’Etat peut peut-être prendre ça carrément à sa charge, c’est une cause qui mérite d’être défendue. Mais moi, avec mes petits moyens, évidemment j’ai l’impression d’écoper un bateau qui prend l’eau de toutes parts avec une cuillère à soupe donc c’est un peu plus compliqué."
"Je voulais avant tout que les Français considèrent que le patrimoine leur appartient"
En revanche, si financièrement tout n'est pas parfait, Stéphane Bern estime que son rôle est aussi de simplement sensibiliser le public au patrimoine français.
"Je voulais avant tout que les Français considèrent que le patrimoine leur appartient, que ce sont nos traditions, que ça fait partie de notre environnement. C’est la ruralité aussi: la moitié de ces monuments sont dans des villages et que la plupart sont des petites églises qui sont mal entretenues, qui ferment et qu’il faut absolument sauver car c’est notre histoire, notre identité culturelle."
"J’aimerais aussi c’est que l’Etat prenne conscience que maintenant il faut faire quelque chose"
Il en appelle donc à l'Etat, et lui demande de péréniser la rénovation du patrimoine français sur la durée en plus de cette mission exceptionnelle de mise en valeur de cette cause.
"Ce que j’aimerais aussi c’est que l’Etat prenne conscience que maintenant il faut faire quelque chose. Il faudra des mesures pérennes, c’est à l’Etat de prendre en charge. Il faudrait un mouvement citoyen qui indique à l’Etat que l’on ne va pas laisser détruire notre patrimoine car c’est notre trésor, notre pétrole à nous Français. Ce sont ces monuments les joyaux de notre patrimoine."