RMC

Piétons percutés à Dijon: "Ce n'est pas de sa faute"

Des policiers collectent les indices sur le lieu de l'incident.

Des policiers collectent les indices sur le lieu de l'incident. - ARNAUD FINISTRE / AFP

Le drame survenu dimanche soir à Dijon "est l'œuvre d'un déséquilibré" et "absolument pas un acte terroriste" a martelé Marie-Christine Tarrare, la procureur de la République, lors d'une conférence de presse ce lundi. Ce mardi sur RMC, ses parents confirment que cela fait près de quinze que leur fils est soigné pour schizophrénie.

Le chauffard qui a renversé 13 piétons dans les rues de Dijon ce dimanche, souffre de "pathologie psychiatrique ancienne et lourde". Le drame "est l'œuvre d'un déséquilibré" et "absolument pas un acte terroriste" a insisté à plusieurs reprises Marie-Christine Tarrare, la procureur de la République, lors d'une conférence de presse ce lundi. Natif de Strasbourg, il avait emménagé à Dijon en 2000 avec son père, d'origine marocaine, et sa mère, de nationalité algérienne, arrivés dans les années 60 en France. Ils témoignent ce mardi sur RMC.

Depuis 2001, le chauffard, âgé de 40 ans, a effectué 157 passages en hôpital psychiatrique. Sa mère affirme qu'il est traité depuis 13 ans pour schizophrénie. Le père, de son côté, s'est mis à redouter le pire des passages à l'acte : "Il entend des voix. Ce n'est pas de sa faute; c'est sa maladie… Parfois, il est bien. Il rentre du travail, il discute… Mais parfois c'est pénible…" Et de s'interroger, comme dépité : "Qu'est-ce que vous voulez faire? Vous souffrez, vous ne pouvez rien faire".

"Ils l'ont jeté comme un chien"

Jeanne est l'une des voisines de cet homme schizophrène. Elle avait déjà remarqué qu'il n'avait pas un comportement normal. "On sentait qu'il y avait un gros problème, ça se voyait". Pour autant, elle l'assure : "C'était quelqu'un de prévenant, de gentil. Souvent il avait besoin d'aider". Et de se souvenir : "Un jour, il y a eu un souci. Il était en crise, hurlait sur le pas de la porte. Je ne l'ai pas vu avec l'arme à la main mais j'ai bien compris ce qu'il se passait..."

Pour se soigner le chauffard a donc été interné, à sa demande, à de multiples reprises. Dernière hospitalisation en date : mi-novembre à la Chartreuse, un établissement spécialisé en psychiatrie. Mais le séjour ne dure que quelques jours. Trop bref pour le père de l'auteur des faits : "Normalement, ils ne le jettent pas comme ça. Là, ils l'ont gardé 5-6 jours et l'ont jeté comme un chien. Il n'a pas compris et nous non plus". Quelques semaines plus tard, nouvelle rechute.

"Il a foncé sans réfléchir"

"Dimanche, il n'était pas bien. Il était nerveux, perdu dans sa chambre" assure sur RMC son père. Sa mère : "J'étais toute angoissée quand mon fils est sorti". Et de donner sa version des faits : "Je pense qu'il avait les nerfs et qu'il a foncé sans réfléchir". Quant à la prise de médicaments, la mère du malade certifie qu'il s'y pliait. Sans certitude pour autant de le vérifier. A noter enfin que le chauffard était toujours en garde à vue lundi dans les locaux de la police judiciaire. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour "tentative d'assassinat" et requis son placement en détention.

Maxime Ricard avec Claire Checcaglini