15 ans de réclusion requis contre un ex-agent de mannequins jugé pour viols

L'enquête a été confiée à la police judiciaire - DENIS CHARLET / AFP
Quinze ans de réclusion ont été requis vendredi à l'encontre d'un ex-agent de mannequins, jugé par la cour criminelle départementale (CCD) de Paris pour des viols et agressions sexuelles d'une quinzaine de jeunes filles.
"Vous n'avez pas fait l'amour aux quinze parties civiles. Vous les avez violées", a asséné l'avocat général à Johan Mapaga, 43 ans, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire devant la cour après quatre ans de détention provisoire, entre juin 2016 et juin 2020.
L'avocat général Christophe Auger a demandé un mandat de dépôt contre l'accusé qui demeure "dangereux" et a également réclamé un suivi socio-judiciaire de 10 ans ainsi que l'interdiction de toute activité dans le milieu de la mode.
"J'ai conscience du mal que j'ai fait. Je n'ai rien d'autre à ajouter", a dit l'accusé avant que la cour, uniquement composée de magistrats professionnels, ne se retire pour délibérer.
Même s'il n'y pas de témoins directs des faits reprochés - "comme c'est quasiment à chaque fois le cas dans des affaires de viols", a fait remarquer l'avocat général -, il existe suffisamment d'éléments pour être convaincu de la culpabilité de l'accusé, a-t-il dit.
Le magistrat a notamment mis en avant "le mode opératoire" identique de l'accusé vis-à-vis de ses victimes, le plus souvent très jeunes, voire mineures, et qui ne se connaissaient pas avant de se porter partie civile.
Les faits reprochés se sont produits entre 2007 et 2014.
Le verdict est attendu dans la soirée
L'accusé, recruteur et agent de mannequins, abordait les jeunes filles dans la rue ou dans un lieu public, parfois à la sortie du collège. Il leur proposait de devenir mannequin en affirmant qu'il se chargerait de les former à ce métier.
Les jeunes filles recrutées par M. Mapaga, professionnel reconnu dans le milieu de la mode, étaient rapidement coupées de leur famille et se retrouvaient "sous son emprise".
En fait de formation, M. Mapaga leur imposait un régime drastique. Puis venaient les humiliations, un "harcèlement moral" et "des propos rabaissants et humiliants" avant des agressions sexuelles multiples.
L'avocat général a rappelé sans détours les sévices sexuels imposés aux jeunes filles, dont des sodomies.
Au cours de l'audience, l'accusé n'a pas nié avoir eu des relations sexuelles avec les parties civiles mais s'est défendu de toute "contrainte" imposée.
"Elles prenaient du plaisir donc il y avait consentement", a-t-il dit.
"Vous avez mis ces jeunes filles, jeunes et vulnérables, dans des situations terribles", lui a indirectement répondu l'avocat général. "Elles devaient se soumettre à vos injonctions. Elles n'étaient consentantes en rien", a insisté le magistrat.
Le verdict est attendu dans la soirée.