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Police-Justice

3 ans après l'attentat du 14-Juillet de Nice, 208 enfants sont toujours suivis psychologiquement

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Près de 3 ans après l’attentat de Nice, la Fondation Lenval a publié les résultats d’une longue étude menée auprès de 208 enfants. Si un tiers d’entre eux "vont mieux" estiment les spécialistes, 60% des moins de 12 ans présentent en revanche encore aujourd’hui au moins un trouble post-traumatique.

Il y a trois ans, Nice était endeuillé par un attentat sur la Promenade des Anglais. Un attentat qui avait fait 86 morts et de nombreux blessés, notamment des enfants, venus avec leurs parents admirer le feu d’artifice. La Fondation Lenval a publié les résultats d’une longue étude qui doit suivre ces enfants jusqu’à leurs 25 ans. 

Pour ce premier rapport, qui concerne 208 enfants dont 70 enfants ont moins de 6 ans, 94 sont âgés de 7 à 12 ans et 44 ont entre 13 et 17 ans, ont été suivis psychologiquement et interrogés sur leur quotidien, leur rythme de sommeil, leur temps passé à l’école ou bien les relations avec leurs copains. 

Si un tiers d’entre eux "vont mieux" estiment les spécialistes, 60% des moins de 12 ans présentent en revanche encore aujourd’hui au moins un trouble post-traumatique. C’est le double de ce que les études avaient anticipé dans les traumas chez l’adulte victime d’attentat.

Après l’attentat, Marjorie a vu sa fille Rose se transformer. Âgée d’un an, elle a ressenti toute la détresse et la tristesse de sa famille.

"Elle avait beaucoup de crises, beaucoup de colère, elle se renfermait. Et puis elle n’avait pas encore les mots pour exprimer tout ce qu’elle avait vécu", explique Marjorie.

Des troubles du sommeil

Depuis 2 ans, Rose est suivie psychologiquement. Sa maman est heureuse des progrès accomplis, mais le travail doit se poursuivre. "On a encore un peu de difficulté à organiser ce temps. Elle va avoir du mal à rester concentrer sur un jeu ou sur une tâche, mais ça va mieux", confie-t-elle.

Trois ans après le drame, la famille est plus apaisée et commence à ressortir dans des lieux publics, comme la Promenade des Anglais. 

Au sein de la fondation Lenval, la pédopsychiatre Michèle Battista le reconnaît: 60% des enfants souffrent encore de stress post-traumatique.

"Ce sont des enfants qui ont beaucoup de troubles du sommeil. Et qui dit, je ne dors pas bien la nuit, veut dire aussi que j’ai des difficultés à me concentrer à l’école, que je suis fatigué. J’arrive moins à être heureux avec moi-même, avec mes amis. Et des fois même, ils préfèrent même se faire gronder par les parents juste pour vérifier qu’ils sont toujours vivants", décrit la pédopsychiatre. 

Marjorie et sa famille ne se sentent pas encore prêtes à assister aux commémorations du 14 juillet et envisagent de quitter Nice ce jour-là.

Kelly Vargin avec Guillaume Descours