40.000 faux billets pour la finale de Ligue des champions: un expert estime possible ce chiffre
Les autorités françaises n'en démordent pas. Ce sont les supporters anglais qui sont à l'origine du chaos qui s'est emparé des abords du Stade de France. Selon le ministre de l'Intérieur, au moins 30.000 supporters de Liverpool, sans billet ou avec des billets falsifiés, se sont retrouvés à proximité de l'enceinte. Pour Gérald Darmanin, "il y a eu une fraude massive, industrielle et organisée de faux billets", à l'origine du désordre samedi soir.
"On est dans un monde où tout se copie, et facilement. Pour chaque grand rendez-vous sportif, chaque grand concert, il y a une population malveillante", assure ce mardi sur RMC Damien Bancal, journaliste spécialiste en cybersécurité. Et les réseaux sociaux rendraient ces faux billets encore plus faciles à écouler: "Une fois que les acheteurs potentiels ont été trouvés, il n'y a plus qu'à écouler ces bouts de papiers".
Des villes britanniques, centres de fabrication de faux billets?
Pour lui, la demande est telle, notamment pour une finale de Ligue des champions, que le chiffre avancé par le ministère de l'Intérieur de 30 à 40.000 faux billets, est probable: "Il y a eu une énorme demande, il n'y avait plus qu'à 'se baisser' pour les pirates", assure Damien Bancal. "Il y a eu des annonces sur tous les réseaux sociaux pour acheter des billets soi-disant restants ou VIP, parfois jusqu'à 3.000 livres", ajoute-t-il.
"Parmi les pirates, il y a de tout. Il y a des professionnels, comme autour de certaines villes au Royaume-Uni où le business de la contrefaçon de billets est quelque chose de courant. Il y a aussi ceux pour qui l'occasion fait le larron. Ils impriment un faux billet et les proposent sur des sites de ventes aux enchères ou directement dans la rue", précise Damien Bancal.
Les limites du billet numérique
Gérald Darmanin, qui depuis samedi pointe du doigt les supporters britanniques, assure également que la demande du club de Liverpool d'émettre des billets papiers physiques a contribué à la multiplication des faux billets. Mais Damien Bancal rappelle que les billets numériques et leur QR code ont eux aussi leurs faiblesses.
"Le QR Code est censé rassurer sauf que ça se copie aussi, et faire une contrefaçon d'un billet numérique, c'est pareil. Face à des contrefacteurs, c'est très compliqué, il faut de l'éducation et renforcer la prévention en expliquant que c'est dangereux".
Mais la France a-t-elle les moyens de lutter contre ce phénomène alors que la Coupe du monde de rugby doit avoir lieu dans le pays en 2023, avant les Jeux olympiques de Paris l'année suivante? "Oui", assure Damien Bancal, qui est également gendarme de réserve en cyberdéfense. "Il n'y a aucun doute, cela se travaille, il y a des budgets et des hommes et des réflexions. Face à un tsunami de malveillance, il faudra être encore plus nombreux", prévient-il.