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A quoi va servir la plateforme pour signaler les discriminations annoncée par Emmanuel Macron?

Cette plateforme sera gérée par l'Etat, le Défenseur des droits mais aussi des associations.

Parmi les thématiques abordées par Emmanuel Macron lors de son interview à Brut vendredi, thématique, celle des discriminations lors de contrôles policiers. "Aujourd'hui, quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé. On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable", dit Emmanuel Macron.

Face à ce problème, il a promis le lancement de deux plateformes. Une sur le contrôle au faciès. Et l'autre, gérée par l'Etat, le Défenseur des droits et des associations, pour signaler des discriminations, dans une forme de grand sondage où les gens pourront dire en quoi ils sont discriminés. 

En pleine recherche d'un logement sur Paris, Joy, 24 ans a été victime de discrimination.

“J’ai appelé le monsieur, il m’a demandé mon nom et mon prénom. Et au moment où il entend ma voix, il me demande si je suis africain et me dit ‘moi, je ne loue pas aux noirs’. J’ai préféré ne pas rentrer dans les détails, j’ai laissé tomber et je suis allé voir une autre agence”, affirme-t-il. 

Faire changer les pratiques

Noam, 17 ans, ne sait pas vraiment s'il a déjà fait l'objet d'un délit de faciès, mais il constate tout de même des contrôles plus fréquents quand il rend visite à son père en banlieue parisienne. “En banlieue, il y a quand même beaucoup plus de risques. Une fois, je m'étais fait contrôler et l’agent m'avait attrapé le bras de manière hyper-violente alors que je marchais normalement, que je n’avais rien fait de mal”, détaille-t-il. 

Et la plateforme doit aller bien au-delà des signalements des discriminations selon Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS.

“In fine, ce sont les pratiques qui doivent changer tant des propriétaires de logement que des policiers ou gendarmes. Et il faut que derrière que tous les témoignages qu’on va recueillir débouchent sur une meilleure manière de faire respecter la loi”, indique-t-il. 

L’association SOS Racisme avait déjà suggéré la création d’une plateforme de ce type cet été, à la suite du mouvement américain Black Lives Matter.

Juliette Pietraszewki avec Guillaume Descours