Accident de car de Puisseguin: la colère d'un rescapé après l'annonce du non-lieu général

Dix ans après l'accident de car de Puisseguin en Gironde, l'incompréhension des familles de victimes qui ont appris jeudi qu'il n'y aurait pas de procès. Quatre ans après un premier non-lieu, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux s’est prononcée pour un non-lieu général.
43 personnes avaient trouvé la mort le 23 octobre 2015 quand un bus de retraités en excursion, avait pris feu en quelques instants après une collision avec un camion. Une honte" pour les proches des victimes qui depuis 10 ans pointent notamment la responsabilité du constructeur de l'autocar.
C’est le cas de Raymond Silvestrini. “Le choc n’était pas du tout important. Ce qui m’a traumatisé, c’est l’incendie, pas autre chose”, appuie-t-il.
Le feu et les fumées toxiques qui ont emporté son épouse, son oncle et ses deux belles-sœurs. Lui a réussi à se défenestrer in extremis. Une vie marquée par ce drame, depuis lequel il attend des réponses, car il en est persuadé, ce sont les matériaux de l'habitacle de l'autocar, hautement inflammables, qui n'ont laissé aucune chance de survie aux passagers. “Les matières du car sont soi-disant ignifugées. Donc ça ne peut pas prendre feu dans la minute qui suit”, dénonce-t-il.
Un pourvoi en cassation à venir?
Une conviction qui pousse aujourd'hui les victimes à continuer de se battre pour la tenue d'un procès assure Maître Pierre Marie Pigeanne, avocat de plusieurs parties civiles.
“On pense qu’il n’est juridiquement pas acceptable d’autoriser des constructeurs à construire des autocars alors que le risque qu’on dénonce est parfaitement connu depuis 1982”, indique-t-il.
Pour contester le non-lieu, l'avocat envisage de former un pourvoi en cassation dans les prochaines semaines.