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Affaire Benalla: Collomb et le Préfet de police de Paris se renvoient la balle

Six jours après la révélation du scandale Alexandre Benalla, les députés ont commencé ce lundi à questionner les responsables politiques et policiers dans le cadre de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, a été le premier à passer sur le grill à 10 heures ce lundi, suivi du Préfet de police de Paris, Michel Delpuech, à 14 heures. Les deux hommes, qui ont été entendus chacun pendant près de deux heures, n'ont pas semblé complètement au diapason.

Deux versions différentes

Gérard Collomb nie avoir commis une quelconque faute. Pour lui, c'était à l'Elysée et à la préfecture de police de saisir la justice.

"J’ai été informé par mon directeur de cabinet. Il avait déjà saisi et le Préfet de police et le directeur de cabinet du président de la République. Le problème était donc traité au niveau approprié", s’est-il expliqué.

Le préfet de police Michel Delpuech lui, a une autre version. Il estime que c'était du ressort du ministère de l'Intérieur et du palais présidentiel.

"J’ai été informé de cette affaire par le palais de l’Elysée. Je me suis retourné vers le ministère de l’Intérieur qui m’a dit qu’ils étaient déjà informés et qu’ils traitaient ça avec l’Elysée", s’est-il défendu.

Connaissaient-ils Alexandre Benalla?

Autre question, les deux hommes avaient-ils déjà rencontré Alexandre Benalla? Interrogé, Gérard Collomb paraît embarrassé: "Je ne l’avais jamais rencontré. Enfin, je l’avais rencontré mais j’ignorais sa qualité de conseiller".

Version contredite là encore par le préfet de police. Selon lui, les attributions d’Alexandre Benalla étaient connues des autorités: "J’ai rencontré Monsieur Benalla le 14 juillet, le 8 mai pour les cérémonies. Monsieur Benalla était dans le cercle proche des personnes autour du président. Quand je dis ça, je ne révèle rien".

Des "dérives individuelles inacceptables sur fond de copinage malsain"

Les deux hommes se sont donc renvoyé la balle mais s'accordent sur un point: une partie des responsabilités revient à l'Elysée. Lors de son audition le préfet de police de Paris a aussi révélé que le cabinet du président de la République l’avait informé de l'existence de la vidéo mettant en cause le garde du corps et c'est l'Elysée qui seul, a pris la sanction.

De plus, le palais présidentiel lui aurait demandé une autorisation de port d'arme pour Alexandre Bennalla. Autorisation pourtant refusée par le ministère de l'Intérieur.

Des révélations qu’il considère comme le résultat de "dérives individuelles inacceptables sur fond de copinage malsain" et que les parlementaires ne manqueront pas de soumettre au chef de cabinet d'Emmanuel Macron et au secrétaire général de l'Elysée lors de leur audition.

Juliette Droz (avec C.P.)