Affaire Benalla: "Il semblerait que sa sanction n'ait pas été exécutée"

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a qualifié de "tribunal politique" et s'est interrogé sur la "déontologie" de la Commission d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale qui a auditionné lundi Gérard Collomb et le préfet de police de Paris Michel Delpuech dans le cadre de l'affaire Benalla.
"Une commission d'enquête parlementaire, ce n'est pas un tribunal politique, et aujourd'hui c'était un tribunal politique", a-t-il déclaré sur LCI. Des accusations que rejette d'un revers de la main Laurence Vichnievski, députée MoDem du Puy-de-Dôme, et vice-présidente de cette commission.
"Heureusement que le parlement tient son rôle de contrôle du gouvernement"
"La commission des lois s’est transformée en commission d’enquête tout à fait légitimement. Car il est indiscutable qu’il y a eu des dysfonctionnements dans la gouvernance de la République et c’est l’objet de nos auditions. (...) Heureusement que le Parlement tient son rôle de contrôle du gouvernement car c’est l’une de ses trois prérogatives."
Dans le fond de l'affaire, Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) a expliqué lundi soir lors de la troisième et dernière audition de la journée qu’Alexandre Benalla avait participé à plusieurs réunions durant sa "mise à pied" soulevant des interrogations sur la réalité de la sanction infligée par l’Elysée après la révélation de l’affaire.
"Dès le 2 mai, à mon sens, il y avait matière à saisir la police des polices et la justice"
"Ces auditions font apparaître des divergences. Dès le 2 mai, l’ensemble de la hiérarchie est au courant des faits. Il faut distinguer ce qu’il s’est passé le premier mai et la suite. C’est un dérapage individuel, il y en a déjà eu, il y en aura toujours. C’est inévitable. Mais dans un cas comme celui-là il faut réagir immédiatement et prendre les mesures qui s’imposent au sein du gouvernement. Il faut prendre les sanctions adéquates et qu’elles soient respectées. Le problème est que nous avons ce silence du gouvernement sur cette période. Alors que dès le 2 mai, à mon sens, il y avait matière à saisir la police des polices et la justice et ça n’a pas été fait", explique l'ancienne juge d'instruction.
Concernant cette sanction, certains estiment qu'elle n'a jamais existé et d'autres qu'elle a simplement pas été appliquée, c'est la commission qui devra éclaircir ce point crucial de l'enquête.
"Beaucoup ont le sentiment que si les journalistes n’avaient pas sorti cette affaire c'était: 'Pas vu, pas pris'"
"Il semblerait qu’elle n’ait pas été exécutée et c’est vrai que nos concitoyens ne peuvent pas le comprendre. Et beaucoup ont le sentiment que si les journalistes n’avaient pas sorti cette affaire, que selon le vieil adage 'pas vu pas pris' M. Benalla aurait continué à exercer ses fonctions."
Quelque soit l'issue de cette affaire, il y aura un grand perdant selon la députée: la vie publique.
"Ce qui est calamiteux c’est l’image que l’on donne de la classe politique qui ferait de petits arrangements"