Affaire Bernard Tapie: il a été "grugé" sur l'annulation de l'arbitrage affirme son avocat sur RMC

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé mardi Bernard Tapie, jugé au printemps dans l'affaire de l'arbitrage controversé qui avait octroyé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires en 2008. Mais pour le tribunal correctionnel, "aucun élément du dossier ne permet d'affirmer" que cet arbitrage ait fait l'objet de "manoeuvres frauduleuses" ou d'une quelconque "fraude".
Son avocat, Me Hervé Temime, était l'invité de Bourdin direct ce mercredi matin, et confirme que l'annonce de ce jugement a été vécu avec "joie et émotion" dans le clan Tapie. "Un grand soulagement de voir ce qu'il disait depuis le premier jour jugé par un tribunal indépendant et impartial", explique-t-il.
Condamné au civil, relaxé au pénal
Bernard Tapie a toujours nié avoir "volé le contribuable". L'arbitrage, qui lui avait accordé 45 millions d'euros au seul titre de son préjudice moral pour réparer la "faute" du Crédit Lyonnais lors de la revente de l'équipementier sportif Adidas, avait été annulé définitivement au civil en 2015 pour "fraude".
Bernard Tapie doit ainsi rembourser les millions perçus lors de cet arbitrage et qui a été annulé durant la procédure civile pour "fraude". Son avocat note l'incohérence de cette situation étonnante.
"Dégueulasse de mettre en jeu l’honneur de gens sur des dossiers aussi fragiles"
"Ca démontre que Bernard Tapie a été relaxé, mais qu'en réalité il a été grugé dans ce processus judiciaire où on a annulé l'arbitrage en voyant une partie d'un dossier pénal dans lequel il a été relaxé. La situation est incohérente : Bernard Tapie doit rembourser alors qu'il est jugé innocent"
Hervé Temime estime que l'image de l'homme d'affaires a joué. Il estime que le début de cette affaire est dû à des raisons "éminemment politiques" liés à sa personnalité sulfureuse.
"S'il ne s'était pas appelé Bernard Tapie il n'y aurait rien eu de tout ça il ne faut pas se mentir. (...) C’est dégueulasse de mettre en jeu l’honneur de gens sur des dossiers aussi fragiles", conclut-il.