Affaire Jubillar: les révélations de son ex-compagne vont-elles "faire éclater la vérité"?

À deux mois de l'ouverture du procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de son épouse Delphine en décembre 2020, la justice ordonne un supplément d'information. La présidente de la cour d’assises du Tarn a ordonné hier l’audition d’une ex-compagne de l'accusé. Il y a une dizaine de jours, cette femme de 31 ans a révélé à plusieurs médias qu'il lui avait avoué le meurtre de sa femme.
Alors que Cédric Jubillar, toujours placé en détention provisoire, continue de nier les faits, son ex-compagne doit donc être entendue par les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse avant le 31 juillet.
Aveux présumés pris au sérieux
Les enquêteurs ont donc 10 jours pour auditionner cette jeune femme et rendre un rapport sur la teneur et la crédibilité de ses déclarations. Elle qui assure que c'est lors d'une visite en prison que Cédric Jubillar lui a avoué avoir étranglé son épouse.
Il lui aurait même donné des indices sur le lieu où il aurait ensuite dissimulé son corps. Des aveux présumés pris au sérieux par la justice, se félicite Maître Alogo de Obono, l'avocat de l'ex-compagne de Cédric Jubillar: "Ma cliente souhaitait être entendue parce qu'elle savait que sa parole pourrait être déterminante dans ce dossier".
"Manifestement elle sera écoutée, elle attend que ces révélations permettent de faire éclater la vérité, quand bien même monsieur Cédric Jubillar serait encore présumé innocent", détaille l'avocat.
Incohérences pointées par la défense
Alors que Cédric Jubillar continue de clamer son innocence, ses avocats rappellent que cette audition pourrait aussi permettre de pointer des incohérences. La prudence est de rigueur, estime l'avocat de Cédric Jubillar, Maître Alexandre Martin: "Je ne sais pas ce que cette dame va déclarer. Peut-être demanderons-nous une confrontation si cela nous paraît nécessaire pour faire respecter les droits de la défense".
"Il y a un nombre de points qui sont relevés par cette dame qui sont en opposition complète avec la thèse soutenue par l'accusation. Avec bon nombre d'éléments qui sont tenus comme étant des charges à l'encontre de monsieur Cédric Jubillar qui n'existeraient plus dans la thèse de cette dame", analyse-t-il.
"Donc encore beaucoup de recul et nous aurons une analyse de sa déposition lorsqu'il y aura une vraie déposition", conclut l'un de ses avocats. Ils ne s'opposent d'ailleurs pas à l'ouverture de nouvelles investigations, qui pourraient alors repousser l'ouverture du procès fin septembre. A ce stade, Cédric Jubillar pourra demander sa sortie de détention provisoire en septembre 2026.