Affaire Sébastien Raoult: accusé de hacking, un Français risque 116 ans de prison aux Etats-Unis
Un déni de justice flagrant, c'est ce que le père de Sébastien Raoult, jeune français de 21 ans arrêté au Maroc lors d'un voyage et incarcéré près de Rabat, dénonce de la part de la France lors d'une conférence de presse mardi.
Son fils, Sébastien, risque plus d'un siècle de prison aux Etats-Unis, s'il est extradé en l'absence de réponse du gouvernement français Paul Raoult se sent trahi.
“Je demande à madame la Première ministre qu’elle se mette en relation avec les Américains. Peut-être qu’ils abandonnent les poursuites ce qui fait que la France pourra le juger en France, mais faire l’autruche ce n’est pas possible”, appuie-t-il.
Si les Etats-Unis demandent à ce que Sébastien soit jugé chez eux, c'est parce que les sociétés victimes du hacking sont américaines. Mais comme les faits reprochés ont été commis en France, son avocat, Me Philippe Ohayon, demande à ce qu'il soit jugé ici.
“Son adresse IP bornerait à Epinal, sa famille est en France, il a la nationalité française. Le juge naturel, c’est le juge du lieu de l’infraction parce que c’est là qu’il y a les preuves. C’est là où la personne peut se défendre”, insiste-t-il.
Le Quai d'Orsay dit suivre le dossier
La solution serait donc que la France demande aussi l'extradition du jeune hacker présumé. Mais pour cela, il faudrait que le jeune homme soit visé par une enquête en France ce qui n’est pas le cas.
“On nous a dit qu’il n’y a pas lieu de considérer que des infractions ont été commises à Epinal. On a un énorme dossier qui a été traité par un juge d’instruction français pour le compte des Américains donc il suffit d’aller regarder ces bottins de procédures”, ajoute l’avocat.
En attendant, Sébastien Raoult reste incarcéré au Maroc qui devra se prononcer sur la demande d'extradition américaine. Contacté par RMC, le Quai d'Orsay a, de son côté, indiqué que les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, à Rabat comme à Paris, suivent avec attention la situation de Sébastien Raoult.