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Affrontements à Nuit debout : "La police est légitime à faire usage de la force"

Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité police SGP FO, s'est défendu ce vendredi sur RMC des accusations de violences policières lors des affrontements avec des manifestants de Nuit debout la veille. Selon le représentant des forces de l'ordre, la police a été légitime à faire usage de la force.

A Paris, Nantes, Rennes, Marseille, Toulouse ou Lyon, des heurts ont éclaté jeudi entre manifestants et forces de l'ordre, en marge des mouvements de protestation contre le projet de loi Travail. "24 policiers et gendarmes ont été blessés, dont trois très grièvement à Paris", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Parmi ces policiers blessés, l'un d'entre eux a été considéré en urgence absolue par les pompiers. Il a reçu un pavé au niveau du visage.

"On a eu extrêmement peur hier soir. Il a repris connaissance, les nouvelles sont plutôt rassurantes, mais il est toujours hospitalisé, a précisé ce vendredi matin sur RMC Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité police SGP FO. On a également un collègue hospitalisé pour des brûlures. Et un autre à Nantes qui a pris des éclats de verre."

"Les policiers sont harcelés nuit et jour"

Les forces de l'ordre ont dispersé dans la nuit de jeudi à vendredi plusieurs centaines de personnes qui refusaient de quitter la place de la République à Paris à l'issue d'un nouveau rassemblement de Nuit debout, autorisé jusqu'à minuit. Selon la préfecture de police, 27 personnes ont été interpellées et 24 ont été placées en garde à vue pour jets de projectiles, violences, et dégradations. Après ces violences, le syndicaliste dit ressentir du dépit et de la colère.

"Du dépit parce que quand on entend des slogans tels que "Tout le monde déteste la police", six mois après les attentats du 13 novembre, je considère que c'est honteux. Et puis il y a de la colère parce qu'on voit que depuis des semaines, nos collègues sont harcelés nuit et jour. On essaie de faire porter aux policiers une responsabilité qui n'est pas la leur."

Le représentant des forces de l'ordre demande au patron de l'Unef, la principale organisation étudiante, de prendre ses responsabilités.

"Dans ces manifestations, il y a des débordements. A un moment donné, il faut regarder ses propres responsabilités. Quand il y a des gens qui viennent dans ces manifestations avec des frondes et des boulons, avec des engins explosifs, avec des casques, des lunettes de protection, des boucliers, ces gens-là ne sont pas provoqués par la police. Ces gens-là viennent pour pourrir les manifestations. La police vient pour garantir à tout citoyen la possibilité de manifester, c'est un droit. Mais casser, c'est un délit. Et la police est là pour interpeller les auteurs de délits."

"Les casseurs sont des jeunes qui ont une idéologie d'extrême gauche"

Nicolas Comte s'est par ailleurs défendu des accusations de violences policières. "A partir du moment où il y a des affrontements, évidemment, mes collègues mettent en œuvre des moyens de force légale, qui peuvent être dangereux." Et selon lui, les casseurs ont changé.

"Il y a quelques années, on avait souvent des jeunes qui venaient de la banlieue parisienne et qui profitaient des manifestations étudiantes pour aller piller et saccager des magasins. Maintenant, ce sont des gens qui ont une idéologie politique, à l'extrême gauche, qui ont une organisation, une habitude d’affronter les policiers, analyse-t-il. Ils viennent pour commettre des dégradations, pour brûler des voitures, pour affronter la police." 

S'il estime qu'il est normal en démocratie de pouvoir manifester pacifiquement, il considère que des limites doivent être respectées.

"Une fois que l'heure est passée, la place doit être évacuée. Mes collègues ont voulu faire respecter cette réglementation, ça a été compliqué, il y a eu des affrontements. Quand on refuse de se disperser alors que des sommations ont été données, la police est légitime à faire usage de la force."
C.H.A.