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Eric Ciotti sur les violences : "Je demande l'interdiction des manifestations"

Après des heurts entre policiers et casseurs, Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, demande l'interdiction des manifestations de Nuit debout. Selon lui, le mouvement contre la loi Travail diffuse "un message de haine contre la démocratie" et fait "la promotion d'une forme de totalitarisme".

C'est un point de vue radical. Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président du conseil départemental, a estimé ce vendredi matin sur RMC que le mouvement de protestation contre la loi Travail, qui a dégénéré avec l'intrusion de casseurs - faisant plusieurs blessés dans les rangs des policiers - devait être arrêté.

"Je demande l'interdiction des manifestations, l'interdiction de Nuit debout et l'évacuation de la place de la République à Paris. Et je demande également les sanctions les plus fermes possibles contre les casseurs, contre ceux qui, hier, ont blessés plusieurs dizaines de policiers. Deux cents policiers ont été blessés depuis le début de ce mouvement. C'est totalement inacceptable, surtout que nous sommes en situation d'état d’urgence face à une menace terroriste maximale."

"Depuis un mois, on laisse dégénérer la situation"

Le secrétaire général adjoint du parti Les Républicains estime par ailleurs que le gouvernement est en partie responsable des heurts.

"Le gouvernement a fait preuve d'une mansuétude coupable à l'égard de ces manifestants, à l'égard de ces violences. On voit bien que quelque part, il y a une gêne, une forme de complaisance parce qu'il y a une peur que le mouvement dégénère. Ce qui compte aujourd'hui, c'est que le gouvernement rétablisse l'autorité de l'Etat. On ne peut plus laisser livrées à la loi de la violence les rues de Paris et des grandes villes de France."

Et selon Eric Ciott, le principe même d'état d'urgence n'est pas respecté.

"Une des clés de l'état d'urgence, c'est d'autoriser l'interdiction de manifestations parce qu'elles représentent un risque pour la société et les participants, qui peuvent être des cibles pour les terroristes. Depuis un mois, on laisse dégénérer la situation. On interdit des kermesses, on interdit des braderies parce qu'il y a un danger et on laisse là, comme si de rien était, agresser les forces de l'ordre, dégrader le matériel public, brûler des voitures."

Les organisateurs "complices" des violences

A Paris, Nantes, Rennes, Marseille, Toulouse ou Lyon, des heurts ont éclaté jeudi entre casseurs et forces de l'ordre, en marge des mouvements de protestation contre le projet de loi Travail. "24 policiers et gendarmes ont été blessés, dont trois très grièvement à Paris", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Pour le député des Alpes-Maritimes, qui ne fait pas la distinction entre manifestants et casseurs, ces violences sont inacceptables. 

"Les manifestations d'hier ont franchi un palier dans la violence. Les organisateurs sont les complices de ces mouvements. Les messages de Nuit debout sont un message de haine contre les médias, de haine contre la démocratie, la promotion d'une forme de totalitarisme, de dictature. On ne peut pas faire confiance à ces organisateurs. Je demande la dissolution des mouvements d'extrême gauche violents qui légitiment la violence."
C.H.A.