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Loi Travail: "Le ministre de l'Intérieur a la responsabilité de faire en sorte que ses troupes restent sages"

Les manifestations ont dégénéré jeudi

Les manifestations ont dégénéré jeudi - AFP

Alors que Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a demandé ce jeudi "aux organisateurs de ces manifestations de bien vouloir condamner ces violences", il se retrouve dans le collimateur de certains manifestant qui dénoncent des violences policières. "Le ministre de l'Intérieur doit faire en sorte que les manifestations puissent se dérouler dans le calme", exige l'un d'eux sur RMC.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fustigé "l'outrance" de "ceux qui essaient d'instrumentaliser" à leur avantage les violences commises en marge des manifestations contre la loi travail ou de Nuit debout, jeudi soir après avoir rendu visite à l'hôpital à un policier grièvement blessé. Un peu plus tôt, s'exprimant depuis Lyon, il avait demandé "aux organisateurs de ces manifestations de bien vouloir condamner avec la même fermeté que la mienne les débordements qui ont eu lieu de la part de cette poignée de casseurs, qui n'ont en partage que la violence et très peu à voir avec l'amour de la République qui nous réunit".

André Fadda, représentant du bureau national de la CGT Interim, estime, pour sa part, que c'est à Bernard Cazeneuve d'assurer la sécurité des manifestations des deux côtés. "Le ministre de l'Intérieur a la responsabilité de faire en sorte que ses troupes restent sages, martèle-t-il sur RMC. Nous, ce que l'on constate, c'est qu'il y a des provocations policières, des attitudes de la part des forces de l'ordre qui consistent à charger sur des rassemblements pacifiques".

"C'est à la justice de se prononcer"

"Quand il y a des affrontements, il y a effectivement des blessés mais il y en a de part et d'autres et on le regrette, souligne-t-il. Le ministre de l'Intérieur doit faire en sorte que les manifestations puissent se dérouler dans le calme. Pour cela, il faut que les forces de police se maintiennent à distance des défilés". Quentin, militant de Nuit Debout à Paris, juge, quant à lui, que Bernard Cazeneuve n'a pas à exiger des condamnations des violences de la part de son mouvement.

"M. Cazeneuve nous somme de lui répondre mais nous n'avons pas de réponse à apporter à ce genre de sommation", fait-il savoir. "Il y a un drame humain et toutes nos pensées vont vers ce policier gravement blessé parce que toute vie humaine se doit, évidemment, d'être préservée", rappelle ce militant avant d'estimer que "s'il y a des gens qui sont venus pour en découdre, c'est à la justice de se prononcer sur la gravité de leurs actes et s'ils doivent être jugés et condamnés. En l'occurrence, c'est son travail (à Bernard Cazeneuve, ndlr) et pas le mien".

Maxime Ricard avec Marion Dubreuil