RMC
Police-Justice

Agression d'un chauffeur de bus à Bayonne: "La Justice doit punir ces lâches en l'honneur de Philippe" réclame sa femme sur RMC

placeholder video
Véronique Monguillot, la femme du chauffeur de bus agressé dimanche, était l'invitée de RMC, ce mercredi matin. Elle répondait aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

C'est le cri de colère et de douleur d'une femme sur RMC. Plongée dans ses photos de famille, Véronique a les traits creusés. Depuis l’agression de son mari, elle passe par tous les sentiments:

"À un moment donné, les yeux ne produisent plus de larmes. C’est vrai que je suis malheureuse mais j’ai beaucoup de colère, beaucoup de haine. J’ai envie de tout casser, de me mettre en haut d’une montagne, de hurler, de lui dire de revenir… C’est très dur et je ne sais pas de quoi demain sera fait, comment on va s’en sortir".

"On nous a détruit en quelques secondes, ajoute Véronique qui ne comprend pas les raisons d’un tel déchaînement de violence:

"Celui qui a fait ça, est-ce qu’il est vraiment humain? Est-ce qu’il se rend compte qu’il a quand même arraché la vie d’un monsieur qui est papa, qui est époux, qui a tout pour être heureux et qui ne va profiter de rien? Et est-ce qu’un jour il va se rendre compte de la gravité de ses actes?"

Face à Jean-Jacques Bourdin, Véronique ne peut retenir ses larmes: "La Justice doit punir ces lâches, en l'honneur de Philippe".

Lunettes noires sur les yeux, la voix pleine de sanglots, Mélanie, l’aînée des 3 filles de Philippe, oscille entre chagrin et colère: "On m’a enlevé mon repère, ainsi que celui de mes petites sœurs. J’espère que justice sera faite et avec ma mère et mes sœurs, on va se battre pour leur faire payer le plus cher possible".

Tentative d'homicide volontaire

Le parquet de Bayonne a demandé mardi la mise en examen de deux jeunes hommes pour tentative d'homicide volontaire, accusés d'avoir roué de coups dimanche un chauffeur de bus qui voulait contrôler un ticket et exigeait le port du masque.

Philippe Monguillot, le chauffeur de 59 ans agressé dimanche peu après 19h à un arrêt de bus dans le quartier populaire de Balichon, est en état de mort cérébrale.

Le procureur adjoint Marc Mariée a annoncé à la presse avoir demandé le placement en détention de deux hommes, âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police, ainsi que de deux autres mis en cause.

Pour ces derniers, des trentenaires, le parquet demande pour l'un une mise en examen pour "soustraction de criminel à l'arrestation et aux recherches et non assistance à personne en danger" et, pour l'autre, pour "non assistance à personne en danger".

La mairie de Bayonne a annoncé qu'une "marche blanche" serait organisée mercredi à Bayonne à partir de 19h30 à l'initiative de la famille et des collègues de Philippe Monguillot.

"Extrême violence"

Devant la presse, le procureur adjoint de Bayonne a donné des précisions sur cette agression "d'une extrême violence". Dans un premier temps, "trois personnes, dont une avec un chien, montent dans le Tram'bus à l'arrêt Gare de Bayonne", a expliqué le procureur adjoint. "Un quatrième homme monte ensuite à l'arrêt Balichon. Le chauffeur veut alors contrôler son ticket et demande aux trois autres de placer un masque sur leur visage. Les insultes fusent puis il y a une bousculade. Le chauffeur est poussé hors du bus. Là, deux des individus lui donnent de violents coups de pieds et de poings dans la partie haute du corps et notamment vers sa tête".

Les quatre hommes prennent la fuite en laissant le chauffeur "inconscient sur le trottoir" et vont "se réfugier dans l'appartement de l'un d'eux", a-t-il ajouté, assurant que "rien n'explique cette extrême violence".

Un premier suspect a été arrêté dès dimanche. Quatre autres l'ont été lundi, dont un mineur rapidement mis hors de cause. Les quatre hommes doivent être présentés à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen.

Jean-Wilfried Forquès avec Xavier Allain