Agression homophobe à Mazamet: "Ils sont une trentaine à mettre un bordel monstre", témoigne un habitant

Trois mineurs accusés d'avoir roué de coups un jeune homme en raison de son orientation sexuelle, samedi à Mazamet (Tarn), ont été déférés lundi au parquet de Castres pour être placés sous contrôle judiciaire, a indiqué la procureure à l'AFP.
Cette affaire, révélée dimanche soir par le quotidien régional la Dépêche du Midi, a suscité de nombreuses réactions indignées, à commencer par celle du nouveau secrétaire d'Etat chargé notamment de la lutte contre les discriminations, Othman Nasrou, qui a dénoncé une "agression homophobe honteuse" et apporté son soutien à la victime, âgée de 17 ans.
Accompagné par une amie à qui il était venu rendre visite à Mazamet, près de Castres, ce jeune homme, Paul, a été pris à partie samedi après-midi par une dizaine de jeunes qui l'ont roué de coups après avoir appris son homosexualité, avant de pouvoir prendre la fuite grâce à l'intervention d'un passant.
Le mobile homophobe est "clairement établi" selon le maire
Les trois mineurs poursuivis à l'issue des gardes-à-vue, lundi, le sont "pour des faits de violences aggravées par deux circonstances", la commission des violences "en réunion et le caractère homophobe de l'acte", a précisé à l'AFP la procureure de la République de Castres, Elodie Buguel.
Si deux des trois mis en cause, des mineurs de moins de 15 ans, reconnaissent "avoir porté quelques coups", ils nient le caractère homophobe de l'agression, a précisé à l'AFP leur avocat, Me Jean-Antoine Escande qui parle plutôt de "rivalité géographique". "On estime qu'il y a suffisamment d'éléments pour établir ce caractère homophobe de l'agression", a au contraire assuré Mme Buguel, précisant que l'un des agresseurs était préalablement connu de la justice pour des faits de violences.
Pour le maire de la ville, Olivier Fabre (DVD), le mobile homophobe est "clairement établi". "On est tous abasourdis de se dire qu'on peut se réveiller un matin en 2024 (...) et découvrir qu'il y a un jeune de 17 ans qui se fait tabasser parce qu'il est homo", a-t-il déclaré à l'AFP.
Selon le maire, qui s'est entretenu avec la mère de Paul, les agresseurs présumés se sont ensuite rendus à l'hôpital pour tenter de dissuader la victime de porter plainte. Des faits additionnels sur lesquels la procureure indiqué n'avoir "aucun élément à ce stade".
"Ils sont une trentaine à foutre un bordel monstre"
Sur BFMTV, le maire a expliqué que les agresseurs provenaient de familles de délinquants bien connus localement. Un témoignage qu'appuie Fabien, habitant de Mazamet qui témoignait dans Les Grandes Gueules ce mardi 24 septembre.
"On sait tous qui c'est. Ce sont 2-3 familles de sédantaires, pour la plupart des gitans qui foutent une merde incroyable dans cette ville", lance-t-il.
"Ils sont une trentaine à foutre un bordel monstre. J'ai déjà eu affaire avec eux plus jeune, moi aussi je me suis fait tabasser. Si c'était moi ils seraient déjà au trou et ils n'embêteraient plus personne", poursuit Fabien.
"On a un joli parc, où le jeune homme s'est fait agresser. pour rien au monde je ne laisserai mes enfants jouer là-bas", assure-t-il, ajoutant qu'il a peur qu'un jour "ça parte en sucette"