Agression mortelle à Bordeaux: ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de la procureur

Des policiers se tiennent dans une rue après qu'un homme a poignardé et tué une personne et en a blessé une autre avant d'être tué par la police alors qu'il s'enfuyait, à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 10 avril 2024. - Philippe Lopez / AFP
L'agression mortelle à Bordeaux survenue dans la nuit de mercredi à jeudi ayant fait un mort et un blessé, serait bien liée à un différent sur la consommation d'alcool entre les victimes, mais pourrait être associé à un motif religieux. Le parquet national antiterroriste (Pnat) reste en "position d'évaluation", déclaré la procureure de la République lors d'une conférence de presse ce jeudi 11 avril 2024. Identité et mobile de l'assaillant, identités des victimes, autre agression... Voici ce qu'il faut retenir.
"Alcool pendant l'Aïd"
La procureur de la République, Frédérique Porterie, a confirmé que l'agression des deux personnes serait liée à "la consommation d'alcool". "Le mis en cause" avait notamment le visage recouvert, "ne laissant apparaître que ses yeux". Selon la magistrate, le suspect les aurait interpellés et assénés de coups de poings, avant de s'en aller.
D'après le récit de la victime blessée qui a pu être entendue par les policiers à l'hôpital, l'agresseur "se serait approché d'eux et les aurait agressés dans un français approximatif et leur aurait reproché de boire de l'alcool alors que c'était l'Aïd (fête religieuse musulmanne, ndlr)", a relaté la procureur de la République.
Les victimes ont alors "lancé des canettes de bières", ce qui a provoqué le retour de l'agresseur, qui a sorti "un couteau à cran d'arrêt", toujours selon la procureur de la République. Les deux victimes ont ensuite été poignardées à plusieurs reprises.
Le suspect abattu après plusieurs sommations
Le suspect a ensuité quitté le lieu de l'agression avant d'être interpellé à proximité du pont de Pierre par trois policiers, alertés à la suite du signalement d'un témoin. La procureur indique que les forces de l'ordre ont sommé à plusieurs reprises de lâcher son arme. "Le suspect s'est dirigé vers eux en avant et couteau à la main". Cette "attitude menaçante" a provoqué les tirs effectués par l'un des policiers, avec son fusil d'assaut.
La victime n'est plus en danger de mort
Les deux victimes sont tous deux de nationalité algérienne", l'un étant "a priori SDF" et le second "hébergé par France terre d'Asile".
La victime décédée est née en 1987. Son décès est survenu à la suite de neuf plaies par arme blanche dont "quatre sur la paroi thoracique et deux avec atteinte cardiaque", a indiqué la procureure.
La seconde victime, qui a été transportée en urgence au CHU hier soir, souffre de "trois plaies par arme blanche". "Il a été opéré en urgence, ses jours ne sont plus en danger". Elle ne présentait pas sur lui de document d'identité ni de téléphone et "n'est pas connu des fichiers d'identification digitale". Son audition a d'ailleurs être réalisée avec un interprètre arabe, a détaillé la procureure.
Identité et mobile de l'assaillant
Selon les données transmises par Eurodac au parquet de Bordeaux, le suspect serait demandeur d'asile et d'origine afghane et âgé de 25 ans.
"Ces éléments sont à confirmer", a tenu à préciser, prudente, la procureure.
Pour l'instant, il n'y a pas de caractète terroriste retenu pour l'attaque. Cependant, le Pnat reste en "position d'évaluation" a également précisé la magistrate, "tant que la lumière n'aura pas été faite sur les mobiles exacts" de l'assaillant.
Enquête
La procureure de la République a indiqué deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes. L'une pour meurtre, tentative de meurtre et violence avec arme ayant provoqué une ITT supérieure à huit jours. La seconde a été confiée à l'IGPN concernant l'usage de l'arme à feu par le policier ayant entraîné le décès de l'assaillant.
Précédente agression pour le même motif
La procureure de la République Frédérique Porterie a indiqué que selon plusieurs témoignages recueillis, le suspect aurait agressé peu avant les faits un autre groupe d'individus, pour le même motif, à savoir la consommation d'alcool. Selon la magistrate, il aurait "exhibé" un couteau et aurait invité les personnes interpellées "à se battre", "avant de s'en aller".