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Agressions dans les écoles: "Si des parents veulent des policiers, allons-y", assure un directeur

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Faut-il mettre des policiers dans les écoles, après l'agression à Montpellier d'une adolescente à la sortie des cours, aux abords d'un collège? Une réunion se tient ce jeudi au ministère de l'Intérieur avec pour objectifs d'identifier les établissements scolaires les plus à risques et de poursuivre le déploiement des dispositifs anti-intrusion. Pour Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directeurs d'écoles, interrogé sur RMC, si c'est ce que "les parents d'élèves souhaitent, allons-y".

L'adolescente de 13 ans violemment agressée à Montpellier à la sortie des cours, aux abords du collège Arthur-Rimbaud, est sortie du coma, a annoncé le parquet mercredi soir. Elle doit être entendue ce jeudi après-midi par les policiers, dans sa chambre d'hôpital. Trois personnes sont actuellement en garde à vue, dont une collégienne de 14 ans et deux adolescents de 14 et 15 ans. La première a reconnu avoir "porté des coups".

Des policiers dans les écoles, la solution?

Une réunion - qui n'a pas été organisée en raison de cette nouvelle agression - en présence des ministres de l'Intérieur, de l'Éducation et de la Justice, autour des préfets, recteurs, procureurs généraux doit se tenir jeudi après-midi à Beauvau, avec pour objectifs d'identifier les établissements scolaires les plus à risques et de poursuivre le déploiement des dispositifs anti-intrusion.

Estelle Midi du 4 avril - 12h/13h
Estelle Midi du 4 avril - 12h/13h
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Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directrices et directeurs d'école et lui-même directeur d'une école à Nice, n'est pas contre la présence de policiers dans l'enceinte des établissements scolaires. "Si les parents estiment qu'il faut des policiers, banco, allons-y", explique-t-il sur RMC dans Estelle Midi, estimant que cela permettra aux équipes éducatives de "mener à bien [leur] mission de service public".

Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Education nationale, s'était dit favorable à cette mesure en 2018. Depuis 2019, 29 écoles volontaires à Nice bénéficient de la présence de policiers non armés. Le maire de la ville, Christian Estrosi, a fait savoir "l'entière satisfaction des communautés éducatives".

"Il y a des parents agressifs, des grands frères qui cherchent des noises..."

Justement, à Nice, Thierry Pajot dirige un établissement et confirme qu'un agent municipal est dédié à l'espace maternelle. "Il fait des veilles, assiste aux entrées et sorties, c'est le plus important, c'est là où il y a énormément de foule", expose-t-il, précisant que l'agent est "en uniforme et non armé". Il rappelle également que c'est le conseil des parents d'école qui a voté pour cette mesure.

Surtout, Thierry Pajot constate que le sentiment d'insécurité grandit dans la communauté éducative. "J'ai un collège qui n'ose plus sortir ses élèves pour une sortie culturelle, il a peur qu'il y ait un coup de kalach", à cause de la délinquance autour de l'établissement. Pourtant, le directeur l'affirme: "Ce n'est pas un territoire perdu de la République, ce n'est pas un quartier sensible, mais on est dans un réseau d'éducation prioritaire (REP)". "Rien n'est perdu, on est dans le dialogue avec les familles", poursuit-il, optimiste.

Lors d'une audition au Sénat mercredi, Nicole Belloubet a précisé que l"'idée" de cette réunion interministérielle était de "sensibiliser préfets, recteurs, à la prise en charge avec les forces de l'ordre de la sécurité extérieure et intérieure des établissements scolaires".

Abordant les violences dans et en dehors de l'école, le chef du gouvernement Gabriel Attal avait annoncé le 21 mars l'organisation de cette réunion sur la sécurisation de "150 à 200" établissements qualifiés de "plus particulièrement à risque". Il avait promis de "nettoyer les trottoirs aux abords" face aux "gangs" et aux "deals".

"C'est mettre un pansement, ce n'est pas guérir le problème"

Pour Malik, auditeur RMC et policier à Montpellier - là où a eu lieu l'agression de la jeune Samara - cette solution "n'est que mettre un pansement et ne permettra pas de guérir le problème". "Si on continue à être laxiste, je ne sais pas ou ça va finir. Il faut être sévère, a-t-il martelé. J'ai vu ma ville changer en 15 ans, maintenant j'ai peur."

Surtout, le fonctionnaire de police s'interroge sur les modalités d'intervention en cas de perturbation dans les enceintes d'établissement, avant d'évoquer de possibles accusations de violences policières.

LM