Amende de 135 euros contre les guetteurs et les squatteurs de halls d'immeuble: "On ne peut rien faire, ce sont les jeunes qui commandent"

À la Castellane, comme dans de nombreuses cités de Marseille justement, les halls sont devenus la propriété des squatteurs et guetteurs, transformant le quotidien des habitants en cauchemar:
"Tous les jours. Ils ne sont pas beaucoup, deux trois mais après ils tournent. Si on parle une fois deux fois, on finit avec un pneu crevé, c’est comme une menace", déplore une habitante. "Ils te mettent les chariots, les poubelles, c’est une catastrophe. On ne peut rien faire c’est comme ça, c’est les jeunes qui commandent", ajoute une autre.
Alors pour récupérer le contrôle des halls, le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi depuis Marseille la mise en place d’une nouvelle amende de 135 euros pour lutter contre les squatteurs de halls d’immeuble et les guetteurs impliqués dans le trafic de drogue: "À partir du mois d'octobre, je donnerai à tous les policiers et tous les gendarmes la possibilité de faire également une amende forfaitaire inscrite sur le casier judiciaire pour les guetteurs, ceux qui occupent les halls d'immeuble", a assuré Gérald Darmanin depuis Marseille lundi.
"Loi ou pas loi, ils vont continuer à faire leurs affaires"
Cette nouvelle amende a pour ambition de lutter contre l'organisation du trafic du quotidien et d'améliorer la qualité de vie des habitants de certains quartiers, où des guetteurs vont même jusqu'à vérifier l'identité des résidents et des visiteurs pour les laisser passer.
Mais certains sont fatalistes, cette nouvelle amende ne fera pas fuir les guetteurs: "C’est un coup de comm' plutôt qu’une réelle volonté de vouloir verbaliser. Les jeunes trafiquent déjà donc loi ou pas loi, ils vont continuer à faire leurs affaires", assure à RMC un habitant d’une cité de Marseille.
Du côté de la police cependant, on salue cette mesure:
"Cette nouvelle loi va nous permettre d’être beaucoup plus réactifs et de pouvoir sanctionner beaucoup plus rapidement des infractions là où avant c’était beaucoup plus compliqué, il fallait la réquisition d’un tiers ou de l’opérateur HLM", assure Eddy Sid, délégué police force ouvrière.
Reste à attendre la mise en œuvre pratique de cette mesure, dès le mois d’octobre donc, pour mesurer son efficacité.
>> A LIRE AUSSI - Vers une "légalisation réglementée" du cannabis? "L'Etat doit reprendre la main", selon cette députée LREM