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Police-Justice

Assassinat de Samuel Paty: "La sanction n'est pas à la hauteur", explique Maître Virginie Le Roy, l'avocate de la famille de Samuel Paty

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Trois ans après l'attentat terroriste qui a coûté la vie, au professeur d'Histoire-Géographie Samuel Patty, en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine. C'est une première décision de justice qui a été rendue, vendredi soir. Le procès s'est tenu à huis clos puisque les prévenus étaient mineurs au moment des faits. Le jugement à quant a lui été rendu en audience publique.

C'est une décision de justice qui concerne six anciens collégiens impliqués dans l'affaire. Ils encouraient au maximum jusqu'à 30 mois de prison ferme. Le tribunal les a condamnés à des peines de 14 mois de prison avec sursis à six de prison ferme (aménagés sous bracelet électronique).

Des peines ordonnées au regard "de la gravité des faits"

Ces peines ont été ordonnées au regard "de la gravité des faits", de la "personnalité" des adolescents et de leur "évolution", et ce, alors que les infractions sont "parfaitement établies", a déclaré le tribunal pour enfants dans son jugement.

La peine de prison ferme concerne l'adolescent qui avait désigné le professeur à son bourreau. Elle est restée avec lui plusieurs heures et à désigner son professeur à la sortie.

Les collégiens ont tous été déclarés coupables et se sont succédés un à un à la barre. En commençant par celle qui avait menti sur le cours d'histoire de Samuel Paty déclenchant alors toute l'affaire.

C'est un mensonge persistant a déclaré la présidente. Elle écope de 18 mois de prison avec sursis.

Au moment des faits, elle avait 13 ans, aujourd'hui elle en a 16. Cette collégienne avait, à tort, soutenu que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de se signaler et de sortir de la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet.

Elle n'avait en réalité pas assisté à ce cours.

Les autres collégiens qui l’accompagnaient écopent de 14 à 20 mois avec sursis et pour tous, des obligations à respecter pendant deux à trois ans.

Dans son jugement, le tribunal dit avoir retenu la "gravité des faits" reconnus mais aussi les "personnalités" des prévenus et leur "évolution".

La colère de l'avocate de la famille de Samuel Paty

Maître Virginie Le Roy est l'avocate de la famille de Samuel Paty.

"Ce n'est pas une décision à la hauteur du drame et c'est une décision qui envoie un mauvais signal d'abord à la famille de Samuel, aux élèves, aux enseignants et au respect de nos libertés les plus chères", déclare l'avocate.

" Un homme décapité dans une rue ce n'est pas rien", s'indigne l'avocate.
"Je ne vois pas ce sursaut unanime de l'institution judiciaire, la sanction n'est pas à la hauteur", insiste Maître Virginie Le Roy.

Les collégiens devront verser des milliers d’euros aux proches de Samuel Paty.

Guillaume Biet