"Il avait peur": le récit du gérant d'une boutique qui a accueilli une victime après l'attaque à Marseille

On en sait plus sur le parcours et le profil de l’homme tué mardi par les policiers à Marseille après avoir blessé cinq personnes en plein centre-ville. Le procureur de la République a tenu un point presse jeudi en fin d’après-midi pour dresser les derniers bilans. L'auteur de l'attaque au couteau "n'apparaissait pas radicalisé mais souffrant de troubles psychiatriques" suite à une enquête menée après un incident dans une mosquée de Sète dans l’Hérault en juin, a indiqué mercredi le procureur de Marseille.
Le parquet national anti-terroriste "ne souhaite pas retenir sa compétence" à l'heure actuelle sur ce dossier, même si l'homme a crié "Allah Akbar" à plusieurs reprises lors de son "périple criminel".
Blessé, le fils du propriétaire de l'hôtel, né en 1987, est sorti de l’hôpital hier. Lors de l’attaque, il a trouvé refuge dans la boutique voisine dont nous avons pu rencontrer le propriétaire. Encore sous le choc, Oussine a tout de même tenu à ouvrir sa boutique de téléphonie mobile pour oublier au plus vite le traumatisme de l’attaque.
“Le fils du patron s’est réfugié ici, chez moi. Il était blessé au dos. Il a perdu un peu de sang et il était sous tension, il avait peur. Il m’a dit que c’était un client. Je l’ai calmé et il est resté chez moi, ici, jusqu’à l’arrivée des pompiers”, indique-t-il.
Les victimes hors de danger
Et c’est donc lui, Oussine, qui a appelé les secours en premier. Avec sa veste, il a essayé ensuite de maintenir une pression sur la plaie de la victime, blessée d’un coup de couteau dans le dos.
“Je le connais, c'est un jeune calme, il est très gentil. Il ne fait pas de mal. Je le connais, ce n’est pas un malfaiteur”, assure-t-il.
L'hôtel est resté ouvert. À l’accueil, le personnel refuse de s’exprimer indiquant seulement que le fils du propriétaire est sorti de l’hôpital. Le réceptionniste pas encore, mais son état est désormais stable comme toutes les victimes.
La Tunisie a réagi à la mort de l'auteur de l'attaque au couteau dénonçant un "meurtre injustifié". L'assaillant, qui était l'un de ses ressortissants, a été abattu par la police. En réponse, Tunis fait part de sa "vive protestation" et réclame une enquête rapide à la France.