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"Au fond de moi, je suis détruit": à Villiers-le-Bel, les proches du jeune homme tué à moto réclament la vérité sur l'accident

Entre 500 et 1.000 personnes réunies ce lundi soir à Villiers-le-Bel dans le Val-d'Oise après le décès d'Ibrahima, 23 ans, au volant d'une moto-cross dimanche dans des circonstances troubles.

La famille du jeune homme, originaire de la ville voisine de Sarcelles, avait donné rendez-vous pour réclamer la vérité. Le procureur de la république de Pontoise affirme que selon les premiers témoignages recueillis, un fonctionnaire de police aurait demandé par geste et par la voix au conducteur de la moto de ralentir avant que celui-ci ne percute un poteau métallique d'un lampadaire.

"C’était mon petit frère Ibrahima, c’était un enfant qui aimait l’école"

Les policiers ont ensuite tenté de le réanimer avant sa prise en charge par le SAMU et les pompiers. Une enquête est ouverte pour comprendre les circonstances de la chute.

Face à la foule, c'est un frère endeuillé qui prend la parole: "Sans justice, il n’y aura pas de paix". Diané parle de son petit frère comme un jeune homme sérieux et aimé de tous.

"C’était mon petit frère Ibrahima, c’était un enfant qui aimait l’école, qui a eu son BTS, qui est passionné de moto. Aujourd’hui, mon frère il est mort. Ça me fait plaisir de voir toutes ces personnes pour mon frère, pour ma mère qui souffre tous les jours. Au fond de moi, je suis détruit".

"On a la possibilité d’éclaircir ceci au plus vite et c’est ce que nous demandons"

Les proches et les habitants du quartier réclament la vérité sur l'accident. Contrairement à la version des autorités, ce témoin dit avoir vu les policiers bloquer Ibrahima provoquant l'accident mortel.

"Ils ont braqué à droite pour lui bloquer la route donc il a essayé de les esquiver et avec la vitesse il a pris un trottoir, il a glissé jusqu’au poteau et il s’est pris le poteau".

La famille d'Ibrahima a porté plainte afin d'avoir accès aux vidéosurveillances, l'enjeu central selon Diané: "Aujourd’hui, je veux voir la caméra de mes yeux. On a la possibilité d’éclaircir ceci au plus vite et c’est ce que nous demandons".

Le procureur de Pontoise annonce que l'exploitation des caméras de surveillance est en cours. Une autopsie aura lieu dans la journée.

Romain Poisot et Nicolas Ropert (avec Caroline Petit)