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Police-Justice

Bébé empoisonné au Destop: "C'est gravissime", dénonce l'avocate des parents après la requalification des faits

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Une ancienne employée de crèche condamnée à 25 ans de prison. Elle était accusée d'avoir tué Lisa, un bébé de 11 mois, empoisonné à la soude caustique type Destop pour la faire taire. Elle était jugée depuis mardi à Lyon pour meurtre. Elle a finalement été reconnue coupable d'acte de "torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

25 ans de prison pour l'ex-employée de crèche jugée à Lyon pour la mort d'un bébé de 11 mois en 2022. Cette ancienne salariée de People&Baby a été condamnée jeudi par la cour d'Assises du Rhône pour "torture et acte de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Il y a trois ans, excédée par les pleurs du bébé, elle avait versé une grande quantité de produit ménager dans la bouche de la petite Lisa. L'enfant n'avait pas survécu aux brûlures internes.

Une requalification et une décision de justice difficilement comprise par les parties civiles. En effet, la Cour et les jurés ont estimé que l’accusée n’a pas eu l’intention de donner la mort au moment des faits. Incompréhensible pour Catherine Bourgade, l’avocate des parents de la petite Lisa.

“Ils sont choqués, ils ont l’impression de la perdre deux fois. C’est gravissime. C’est une décision qui rajoute de la douleur à la douleur. Il y a une forme de sidération aussi par cette décision de justice”, pointe-t-elle.

Une requalification qui surprend aussi la défense

Selon elle, l’ex-employée de crèche n’a pourtant rien fait pour épargner, puis pour sauver le bébé. “Qui peut mettre un produit de déboucheur dans la bouche d’un enfant et nous affirmer qu’elle n’a pas voulu le tuer ? Personne ne peut faire ça”, appuie-t-elle.

Cette requalification des faits surprend même la défense même si l ’accusée écope tout de même de 25 ans de prison.

“C’est une peine évidemment lourde, mais qui est néanmoins en dessous des réquisitions de monsieur l’avocat général et qui donc a quand même pris en compte les éléments de personnalités de notre cliente”, estime Julia Coppard, son avocate.

La peine est assortie d’une obligation de soins et d’un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours