"C'est la jungle": l'inquiétude au quartier des Moulins à Nice après une fusillade mortelle

Le quartier des Moulins à Nice reste sous haute surveillance après la fusillade mortelle de ce week-end. Une soixantaine de CRS a été dépêchée sur place. Deux personnes ont perdu la vie et cinq autres ont été blessées après des tirs à proximité d'un point de deal vendredi soir.
Les deux victimes sont un père de famille de 58 ans originaire de Tchétchénie, et un jeune Niçois âgé de 20 ans. Les tireurs sont toujours recherchés. Et l'inquiétude gagne les 8.000 habitants de ce quartier.
Faire ses courses, une activité banale, mais source de stress pour Brigitte. Depuis que les tirs ont retenti à quelques pas de chez elle, ses trajets sont modifiés.
“Maintenant, je fais tout le tour”, confie-t-elle. La journée, elle se force à sortir, mais à partir d’une certaine heure. “Je ne sors plus le soir. Qu’est-ce que j’irais faire dehors. Il n’y a que des jeunes, la drogue et tout… C’est plutôt dangereux”, estime-t-elle.
La drogue a transformé le quartier
Si les habitudes de certains changent, le quartier lui aussi n’est plus le même. Ridha habite depuis toujours aux Moulins, il a vu son quartier dépérir. “J’ai grandi moi ici. C’était un beau quartier avant, mais ça a changé avec la drogue avec tout ce qu’il se passe. Maintenant, tout le monde a peur”, assure-t-il.
Saïd, lui, a l’impression que rien n’est fait pour que la situation s’arrange. Père de deux enfants, il n’a pas les moyens de déménager, mais s’il le pouvait, il le ferait.
“Je ne vais pas rester habiter dans un quartier comme ça quand même. C’est la jungle”, dénonce-t-il.
Et face aux renforts de police, il rit jaune. “Estrosi, pour une fois, il avait raison. Si c’est pour rester une journée et partir le lendemain, je ne vois pas l’utilité”, confie-t-il.
Que les policiers restent et pour de bon, c’est la seule solution selon Saïd, pour pouvoir vivre sereinement.