"C’est le palais des mensonges": le père d'Eric Masson témoigne devant la cour d'assises, au lendemain des aveux de l'accusé

Au lendemain des aveux du principal accusé, le père d'Eric Masson a témoigné ce mardi devant la cour d'assises du Vaucluse. Cheveux blanc, veste grise, Marc Masson a raconté à la barre qu’il avait entendu parler d’un "flingage" à Avignon le 5 mai 2021 et qu'un policier était mort. Alors, ce jour-là, quand il voit le numéro de sa belle-fille s’afficher sur son téléphone, il sait déjà...
Ce policier à la retraite raconte ensuite un long chemin de croix qui commence dans le fourgon mortuaire: "Des bâches à cadavre, croyez-moi, j’en ai ouvert et fermé. Mais là, j’ai vu le visage de mon fils, je l’ai embrassé, il était encore chaud". Il évoque ses petites filles, deux blondinettes qui laissent des cailloux sur la tombe de leur père peints d’une peinture maladroite pour dire "papa on t’aime".
"Ici, on est au palais de justice mais c’est le palais des mensonges", poursuit Marc Masson. Il pointe du doigt le principal accusé. "Qu’on m’épargne les faux regrets qui ne reposent que sur une seule envie: échapper à la juste sanction", souffle le sexagénaire.
"J'ai sorti mon arme, j'ai tiré des coups de feu"
A Avignon, ce lundi, Ilias Akoudad a reconnu avoir tiré sur Eric Masson. Mais il a assuré qu'il ne savait pas qu'il était policier. Son avocat, Me Frank Berton, a estimé ce mardi sur RMC que le "moment était opportun" de dire "ce qu'il voulait dire depuis un certain temps".
"Je n’ai jamais eu connaissance de la qualité de policier de M. Masson, a expliqué l'accusé. Quand je l’ai vu avec une femme (identifiée comme une consommatrice cliente, NDLR), j’ai pensé à une transaction entre les deux individus. Avant d’arriver rue des teinturiers, il y avait des clients qui m’attendaient. Quand j’ai demandé à M. Masson s’il charbonnait, il a rigolé."
"J’ai sorti mon arme, a-t-il poursuivi. M. Masson était choqué. C’est là, j’ai honte, j'ai tiré des coups de feu. J’ai tiré une balle dans sa main gauche. Il a essayé d’atteindre sa sacoche et j’ai tiré une nouvelle fois."