Meurtre du policier Éric Masson: comment les familles ont vécu la première journée du procès

Au procès du meurtre du policier Éric Masson à Avignon, tué par balles sur un point de deal en 2021, le principal accusé jugé pour homicide conteste toujours son implication. Lundi, la Cour d’assises du Vaucluse s’est intéressée à sa personnalité.
Un parcours chaotique
Pas question de faire du misérabilisme assure l'avocat de la défense, mais Ilias a connu trois familles d'accueil différentes et son père a disparu jusqu'à ses 10 ans. L'enfant, exposé à la violence, devient un adolescent qui fume 15 joints par jour, puis un dealer. Mais pour Sabine Gony-Massu, avocate de partie civile, cela n'explique pas tout : "Élément chaotique soit, mais il y a pire. Tout le monde ne finit pas dans un box".
"Je trouve qu'il a eu une attitude assez décontractée par rapport aux faits qui lui sont reprochés, par rapport à ce qu'il risque", ajoute-elle.
Ilias conteste toujours avoir tué Éric Masson. Une nouvelle épreuve pour les parents du policier qui se sentent "un peu courroucés par le positionnement de l'accusé", selon Philippe Expert, leur avocat, "même s'ils s'y attendaient".
"C'est peut-être bien en tout cas pour nos clients qu'il y ait l'expression d'un remord par rapport à une situation qui est quand même dramatique", enchâine-t-il.
Dès mercredi, Ilias sera confronté aux éléments qui l’incriminent avec les dépositions des policiers qui ont enquêté pendant trois ans. À seulement 22 ans, Ilias a déjà été condamné à six reprises, notamment pour trafic de stupéfiants et violences.
Le dernier incident daterait de vendredi, lors de son arrivée à la prison d'Avignon-Le Pontet pour le procès. Selon le surveillant, il aurait lancé, après une fouille intégrale à nu: "Je passe aux assises, après, je m'occupe de ta gueule". Ilias Akoudad risque la perpétuité. Le verdict est attendu le 29 février ou le 1er mars.