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Meurtre d'Eric Masson: alors qu’il niait en bloc, le principal accusé avoue avoir tiré sur le policier

Ilias A. au procès du meurtre d'Eric Masson

Ilias A. au procès du meurtre d'Eric Masson - Marion Dubreuil

Le principal accusé du meurtre du policier Eric Masson en mai 2021 à Avignon, Ilias A., a avoué lundi à son procès devant la cour d'assises du Vaucluse "avoir tiré" sur la victime mais sans connaître sa qualité de policier.

Coup de théâtre au procès d'Eric Masson. Ilias A., accusé du meurtre du brigadier Eric Masson, en 2021 sur un point de deal à Avignon, a reconnu avoir tiré sur la victime, "sans savoir qu'il était policier". Il niait en bloc jusqu'à présent.

Ilias A. a avoué avoir tiré sur Eric Masson, alors que sa mère était à la barre pour témoigner une nouvelle fois de sa conviction qu’il était innocent.

L’avocat de la défense, Frank Berton, s’est alors tourné vers son client, Ilias A.: "Ilias, votre mère nous dit sa conviction que vous êtes innocent, nous, on est obligé de vous poser la question. Soit votre mère a raison, soit elle se trompe. Est-ce que c'est vous qui avez tiré sur EricMasson?”

“Oui effectivement. C'est bien moi qui ai tiré sur le policier Eric Masson”, a avoué pour la première fois le principal accusé, qui niait depuis trois ans.

"J'ai sorti mon arme"

Ilias a immédiatement ajouté: “Je n’ai jamais eu connaissance de la qualité de policier de M. Masson. Quand je l’ai vu avec une femme (identifiée comme une consommatrice cliente, NDLR), j’ai pensé à une transaction entre les deux individus. Avant d’arriver rue des teinturiers, il y avait des clients qui m’attendaient. Quand j’ai demandé à M. Masson s’il charbonnait, il a rigolé”.

L’accusé explique ensuite qu’il demande à Eric Masson “d’aller vendre ailleurs”.

“J’ai sorti mon arme. M. Masson était choqué. C’est là, j’ai honte, j'ai tiré des coups de feu. J’ai tiré une balle dans sa main gauche. Il a essayé d’atteindre sa sacoche et j’ai tiré une nouvelle fois”.

Dans son survêtement noir, Ilias A., 22 ans, s'est ensuite emballé dans une longue déclaration décousue, expliquant: "Ce qui me pousse à m'exprimer, c'est la famille de M. Masson". Le père du policier, lui-même ancien policier, a quitté la salle, suivi ensuite par sa femme et d'autres policiers.

Il encourt la perpétuité

"C'est un événement, votre client vient d'avouer les faits", a lancé le président de la cour d'assises Roger Arata au ténor lillois Frank Berton.

Ce dernier s'est alors tourné vers la mère de l'accusé: "Je l'ai interrogé en votre présence, il me semblait nécessaire qu'il le dise devant vous". Avant d'ajouter que, pour lui, "l'enfermement" de celui qu'il qualifie de "gamin" depuis bien longtemps est de sa faute à elle.

Loubna, la mère d'Ilias A., a ensuite quitté le procès, hébétée, disant simplement: "Je n'ai rien à lui dire". Rien? "Qu'on l'aime".

Ces aveux étaient attendus et espérés par les parties civiles depuis le début du procès il y a une semaine, à mesure que les audiences se sont avérées de plus en plus accablantes pour l'accusé, qui encourt la perpétuité.

MD avec CA