"C'est pas 850 emplois, c'est 850 familles": les meubles Demeyere au bord du gouffre
L'entreprise Demeyere, au bord du gouffre. Le fabricant nordiste de meubles en kit doit demander ce jeudi après-midi son placement en redressement judiciaire. L'audience est prévue à 14h ce jeudi au tribunal de commerce de Lille alors que 850 emplois sont directement menacés dans le Nord et en Charente.
Malmenée par le Covid, l'entreprise est à bout de souffle. Dans un premier temps la direction leur avait indiqué aux salariés qu’il ne paierait pas les salaires de novembre. Ces derniers ont ensuite débrayé, et la direction est revenu sur sa décision, payant finalement les salariés
"Tout le monde a perdu ses repères", souffle un salarié. Des repères, ces salariés n'en n'ont plus beaucoup depuis plusieurs mois, les aides de l'Etat ont pris fin et les usines tournent au ralenti.
Dans ce contexte, difficile pour Olivier Bourdier, délégué syndical CGT chez Demeyere d'imaginer sauver tout le monde.
"C'est pas 850 emplois, mais surtout 850 familles. Certains se posent des questions en se demandant ce qu'ils vont faire derrière."
"Il faut que rapidement des repreneurs se manifestent"
Pourtant, de l'aveu de tous, le redressement judiciaire est la moins pire des solutions pour cette entreprise qui depuis le Covid enregistre une baisse d'activité de 30%. Mais il ne faut plus perdre de temps estime Ralph Blindauer, avocat des salariés chez Demeyere.
"Il faut que le dossier soit réglé dans les trois mois qui viennent. La trésorerie de la société ne permettra pas de fonctionner au delà de trois mois. Il faut que rapidement des repreneurs se manifestent et que, rapidement, leurs dossiers soient prêts pour que le tribunal puisse statuer sur les offres de reprises."
D'après les syndicats, 5 repreneurs se seraient déjà renseignés pour reprendre l'activité.