"C’est un peu comme dans Fast and Furious": RMC en immersion dans une course sauvage

Les réunions de rodéos urbains, de voitures et de motos sont en hausse de 20% sur un an selon un chiffre révélé par la Police nationale à RMC. Les “runs sauvages”, des courses clandestines de voitures de tuning, sont des phénomènes qui se multiplient en France. Il y en a des dizaines tous les week-ends. Totalement illégales et dangereuses, elles connaissent pourtant un succès grandissant.
RMC a d’ailleurs pu assister, dimanche dans la nuit, à l'un de ces rassemblements. Le rendez-vous est donné au dernier moment sur les réseaux sociaux. Direction le nord de Paris, au cœur d'une zone industrielle déserte et endormie. À peine arrivé, le spectacle commence avec des dizaines de voitures qui enchaînent "les drifts", les dérapages autour d'un rond-point dans un bruit assourdissant.
Influencés par les films et les jeux vidéo
À 1h30 du matin, des centaines de spectateurs s'agglutinent sur le bord d'une route, où rien n'est sécurisé. Tous semblent arriver de nulle part, en 10 minutes chrono. Parmi eux, beaucoup de jeunes, entre 20 et 30, des garçons, mais aussi pas mal de filles. Certains viennent même avec leur chaise de camping, pour avoir les meilleures places. Ils se disent fascinés et directement influencés par les jeux vidéo de courses et le cinéma.
“C’est un peu comme dans Fast-and-Furious quoi”, confie l’un d’eux. “Il y a l’adrénaline, le bruit des moteurs, la puissance, les chevaux… Tout ça quoi”, ajoute un autre. “Tout le monde connaît tout le monde. C’est plaisant”, indique un troisième.
Au volant de ces voitures, qu'ils passent leur temps à améliorer avec pour la plupart plus de 300 chevaux sous le capot, ces conducteurs parlent de passion et assument complètement de braver l'interdit, tout en se défendant d'être des chauffards, comme Tim, 21 ans.
“Je mange voiture, je vis voiture, je dors voiture. Je mets quasiment la totalité de mon salaire là-dedans", confie-t-il.
"J’ai mes 12 points sur mon permis, je ne me suis jamais fait arrêter pour un excès de vitesse ou quoi que ce soit, je fais toujours attention, mais ça ne m’empêche pas d’aimer l’automobile pour autant, d’aimer les belles voitures, d’aimer sortir ma voiture le week-end’", confie-t-il.
Des courses aux lourdes conséquences
Mais enfin, en plus d'être illégales, ces courses très dangereuses sont donc en forte hausse depuis un an. En hausse de 20% d'après la Police Nationale. Dans le détail, 559 faits de rodéos urbains en réunion, qui incluent ces runs, ont été interceptés par la Police Nationale depuis le début de l'année.
Des rassemblements qui ont parfois des conséquences graves. Pas plus tard que le mois dernier à Reims, quatre personnes, dont un bébé, ont été blessées après qu'une voiture, en pleine démonstration, a raté son virage.
Pour tenter d'arrêter ça, la police intervient. Elle est avertie soit sur les réseaux, soit par des riverains ou comme dimanche par des sociétés de gardiennage dans cette zone industrielle. Dimanche, les policiers présents sont arrivés au bout de 20 minutes pour déloger tout le monde, mais ils n'ont cette fois-ci verbalisé personne.
“Là, ils bloquent pour contrôler carte-grise et assurance. Il n’y a pas de chance que ça reprenne. Quand les policiers arrivent, les gens s’en vont, c'est normal. Mais je trouve ça nul qu’on ne nous laisse pas un endroit libre pour exercer notre passion”, souligne un participant.
Un vrai jeu du chat et de la souris. À titre d'exemple, la préfecture de Police de Paris, qui s'occupe de la capitale et des départements limitrophes assure avoir par exemple contrôlé 415 véhicules l'année dernière, et dressé 90 procès-verbaux principalement pour troubles à la sécurité publique.