De plus en plus de rodéos urbains? "Ils sèment la terreur dans les rues" déplore un syndicaliste policier

Un fléau en hausse. Comme l'a révélé Le Figaro mercredi, les chiffres des rodéos urbains ne cessent de grimper. Malgré de nombreuses dispositions prises par la justice et les communes, près de 40.200 signalements numériques ont déjà été enregistrés par la plateforme Masecurité.fr, pour le seul premier semestre de l’année, soit une moyenne de 220 par jour.
"Dès qu'il fait beau, ces individus sortent leurs engins et vont semer la terreur dans les rues", déplore ce jeudi sur RMC Story Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police. "Chaque rodéo est un risque énorme pour les gens et pour eux-mêmes".
Pour lutter contre le phénomène, le maire LR de Valence (Drôme) Nicolas Daragon, a pris des mesures: "On a saisi 270 deux-roues, une partie a été restituée mais on en a détruit 130", assure-t-il à RMC. "On a pris un arrêté municipal qui permet de facturer les dégradations sur la voie publique". Résultat, "sur un seul été on avait 550 signalement, cette année, on en a eu 7 pour le moment".
Le retour de l'exemple anglais
Malgré cette forte baisse observée à Valence, sur les 5e premiers mois de l'année il y a eu France près de 10.500 opérations anti rodéos menées par la police et près de 1850 personnes interpellée. Nicolas Daragon pointe la loi qui n'est pas assez dissuasive selon lui: "On est toujours un peu naïf face à ce phénomène et on devrait autoriser la méthode anglo-saxonne qui consiste parfois à bousculer un peu le motocycliste qui permet de les dissuader".
"Il faut une formation particulière ce ne sont pas tous les policiers anglais qui peuvent percuter ces engins", tempère Axel Ronde le syndicaliste policier. "Mais ils sont plutôt confrontés à des voleurs et cette problématique des rodéos est franco-française, on en voit très peu dans les autres pays européens", assure-t-il.
"Manque de sanctions"
Un maire d'Île-de-France explique à RMC avoir observé une baisse drastique des rodéos notamment après la mise en place d'une surveillance par drone. Mais pour lui cette baisse reste fragile et il refuse de communiquer sur le sujet par peur, dit-il, de donner des idées à certains.
"Il y a un manque cruel de sanctions immédiates", déplore le syndicaliste policier Axel Ronde. Car dans les textes, les contrevenants risquent un an de prison et 15.000 euros d'amende: "Mais ils n'iront jamais en prison pour cela et les jeunes savent qu'ils ne risquent rien".
Agir sur la vente
Pour agir, il plaide pour agir sur la vente des engins utilisés pour les rodéos: "Il faut faire comme la fédération française de tir où pour obtenir une arme, il faut être licencié, assidu et passer des tests", défend-il. Quant à la saisie des véhicules, Axel Ronde assure que les jeunes dont les véhicules sont saisis, sont des acteurs du trafic de drogue et "ont beaucoup d'argent". Suffisant pour acheter sur internet des véhicules à 1500-2000 euros, déplore le syndicaliste.
Entre le 1er janvier et le 11 mai dernier, 1849 personnes ont été interpellées sur l'ensemble du territoire pour des rodéos urbains. Et 732 chauffards ont été placés en garde à vue tandis que 1237 engins ont été saisis sur la même période.