"Ca tire en pleine journée": l'unité spéciale "CRS 8" tente de pacifier une cité de Marseille
La CRS 8 a été déployée depuis ce week-end dans plusieurs quartiers Nord de Marseille. Cette unité d'élite a été envoyée dans les cités pour "mener des opérations de lutte contre les violences liées aux trafics de stupéfiants" explique la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
Un déploiement sur demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, après une nouvelle fusillade dans la cité de la Paternelle, qui a coûté la vie à un homme de 40 ans vendredi. Dans cette cité du 14e arrondissement, une guerre sévit entre deux bandes qui se disputent des points de deal. Un jeune homme de 14 ans et un autre de 17 ans ont déjà trouvé la mort ces dernières semaines.
"Les personnes qui font ça ne regardent plus rien. Ils ne voient pas qu’il y a des habitants à côté"
Si le calme semble être revenu depuis l'arrivée des CRS, la peur règne toujours parmi les habitants de la Paternelle. Laetitia a perdu son neveu de 14 ans lors d’une fusillade en 2019. Aujourd’hui, elle alerte sur le sentiment de terreur qui s’est emparé des habitants de cette cité.
“Ça vient tirer en pleine journée même devant des enfants. Les personnes qui font ça ne regardent plus rien. Ils ne voient pas qu’il y a des habitants à côté. Et donc à l’heure d’aujourd’hui, les habitants ont peur. C’est vraiment un cancer qui se généralise dans tout Marseille et pas uniquement à la Paternelle. J’ai vu qu’il y a une police qui a été amenée à Marseille, mais moi ce que j’aimerais savoir, c’est combien de temps elle va rester”, assure cette membre du collectif des familles de victimes.
Une présence policière dissuasive
Face à cette violence aveugle, la CRS 8, spécialisée dans les situations difficiles, a été dépêchée sur place sous les ordres de la préfète de police Frédérique Camilleri.
“La CRS 8, sa mission, c’est d’aller quadriller les cités pour rechercher les drogues, les armes qui peuvent s’y trouver. Donc c’est une présence policière massive sur le terrain pour rassurer les habitants, dissuader les actes de violence”, explique-t-elle.
Une présence ponctuelle appréciée par l’adjoint à la sécurité de la mairie de Marseille, Yannick Ohanessian, même s’il sait que ça ne mettra pas un terme à la violence des trafiquants. “La difficulté, c’est qu’il faudrait à demeure en permanence des forces de police. Ce qui revient à dire que c’est mission impossible”, assure-t-il.
Une situation qui inquiète malgré une hausse des interpellations liées à la drogue de 50% depuis le début de l’année. L’homme tué vendredi dernier était déjà le sixième mort par règlement de comptes depuis le début de l'année à Marseille, et le quatrième en neuf jours.