"Ça va bien se passer": la pique de Kaouther Ben Mohamed à Gérald Darmanin

C'est une Kaouther Ben Mohamed en colère qui a interpellé, Gérald Darmanin, ce jeudi, dans les Grandes Gueules sur RMC et RMC Story. La présidente de l'association "Marseille en colère", s'est muée en porte-parole de la famille de Zineb Redouane, cette femme de 80 décédée à son balcon d'un tir de grenade lacrymogène, le 2 décembre 2018, dans le premier arrondissement de Marseille.
Deux capsules de dix grammes de gaz lacrymogène sont retrouvées à son domicile. Transportée à l'hôpital, elle décédera le lendemain d'un arrêt cardiaque. Cinq ans après, l'enquête préliminaire est toujours en cours et l'enquête administrative a été classée par le directeur général de la Police Nationale, alors que la directrice de l'IGPN recommandait un conseil de discipline.
"Elle était innocente"
C'est sur ce thème que Kaouther Ben Mohamed a interpellé le ministre de l'Intérieur, sur cette femme "qui est décédée quand il y avait Castaner à votre poste." Une phrase qui a fait immédiatement réagir Gérald Darmanin, la corrigeant en disant "Monsieur CASTANER, Monsieur." Ce à quoi, la responsable associative lui a rétorqué, ironiquement: "Vous inquiétez pas, ça va bien se passer", en référence à la phrase que le ministre de l'Intérieur avait adressé sur RMC, en 2022, à Apolline de Malherbe.
Kaouther Ben Mohamed raconte avoir été présente sur place ce jour-là: "Je regarde une journaliste et je lui dis 'aujourd'hui il va y avoir un mort': j'ai vu ma ville dans un état de violence que je n'avais jamais vu."
Zineb Redouane "habitait au quatrième étage, était innocente et a voulu juste fermer sa fenêtre", explique Kaouther Ben Mohamed.
La présidente de "Marseille en colère" dénonce "un sentiment d'impunité": "Aucun des policiers n'a été mis en cause ou puni."
"Un ou plusieurs fonctionnaires ont tué ce jour là: peut-être sans faire exprès, je ne dis pas qu'ils ont fait exprès, mais ce sentiment d'impunité jette aussi l'opprobre sur tout le reste de la police", estime-t-elle.
"C'est toujours un drame quand quelqu'un meurt" répond Gérald Darmanin
En réponse, le ministre de l'Intérieur a estimé que "c'est toujours un drame quand quelqu'un meurt."
"Le travail du policier, c'est d'essayer d'interpeller les personnes sans utiliser au maximum bien sûr, les armes qu'on leur donne à disposition. Et surtout quand personne cette personne n'a rien à voir avec la situation. C'est évidemment toujours un drame."
Il assure aussi que depuis son arrivée au ministère de l'Intérieur, "dès que (les policiers) sortent leurs armes et tirent, ils sont placés en garde à vue" et qu'il y a des "saisines systématiques de l'inspection générale, la police nationale, la gendarmerie nationale."