Caméras piétons de la police: pourquoi Saint-Etienne poursuit l'expérience en toute illégalité

L’expérimentation des caméras piétons portées par les polices municipales a touché a sa fin dimanche soir avec un bilan "très positif", selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. L'expérimentation avait lieu dans plus de 300 villes en France et le Sénat va examiner en urgence à partir du 13 juin une proposition de loi pour légiférer sur l'utilisation définitive de ces caméras.
Sauf que la mesure est tellement un succès que certaines villes assurent ne plus pouvoir s'en passer et se mettent par la même occasion hors-la-loi. Valence, Bordeaux, et Saint-Etienne ont décidé de continuer à utiliser ces dispositifs, même si les images enregistrées sont illégales.
"Cela nous permet, sur certaines situations qui pourraient dégénérer, à apaiser la situation"
Car cet outil est en effet devenu un équipement indispensable des policiers comme on l'a constaté à Saint-Etienne. Malgré la fin de l'expérimentation, Catherine continue de patrouiller avec sa caméra-piéton. Pour cette chef de service, l'appareil n'a que des avantages.
"Cela nous permet sur certaines situations qui pourraient dégénérer rapidement à apaiser la situation dans la plupart des cas. On ne va pas les porter pendant trois ans, puis plus pendant dix jours, puis à nouveau. Ce n'est pas cohérent."
Le maire: "J'ose croire que ce qu'il vient de se passer est une boulette des services du ministre de l'Intérieur"
Incohérent aussi pour le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau (LR), qui reproche au ministre de l'Intérieur son manque d'anticipation.
"J'ose croire que ce qu'il vient de se passer est une boulette des services du ministre de l'Intérieur. Et qu'en aucun cas sa volonté était de retirer des moyens de travail aux policiers municipaux."
L'opposition: "C'était 100 fois plus simple d'attendre et on n'était pas hors-là-loi"
Mais pour Olivier Longeon (EELV), élu d'opposition à Saint-Etienne, la municipalité aurait pu attendre la nouvelle loi pour utiliser à nouveau ces caméras.
"C'est clair que c'est une opposition de principe pour dire: 'Je suis le maire, je fais ce que je veux'. Dans un mois le ministère allait résoudre le problème et les ré-autoriser. C'était 100 fois plus simple d'attendre et on n'était pas hors-là-loi".
Et conséquence avec la fin de l'expérimentation : les images enregistrées par ces caméras-piétons n'ont aucune valeur juridique.