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Ce que l'attentat contre Charlie Hebdo a changé pour les policiers

Un policier en plein entraînement de tirs. (Photo d'illustration).

Un policier en plein entraînement de tirs. (Photo d'illustration). - Mehdi Fedouach - AFP

Malgré la présence de plusieurs policiers, les frères Kouachi, auteurs de la tuerie contre la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, ont pu prendre la fuite. Depuis, la police a effectué plusieurs changements dans ses méthodes d'entraînements et de communication.

Policiers de la BAC, du service général, de la brigade VTT : les effectifs de la Sécurité publique ont été les premiers à intervenir et ils n'ont pas réussi à empêcher les frères Kouachi de s'enfuir après la tuerie de Charlie Hebdo. Pire, l'un d'entre eux, Ahmed Merabet est décédé, tué à bout portant, et un autre policier de la patrouille cycliste a été blessé par balle. Les services de police ont immédiatement tiré des conclusions de ces évènements au cours desquels ils n'ont pu stopper les frères Kouachi.

Plus d'entraînements au tir de précision

En tout, cinq policiers de la sécurité publique ont ouvert le feu sur Saïd et Chérif Kouachi le 7 janvier. Lorsqu'ils sont sortis des locaux de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de la capitale, puis lorsqu'ils ont pris la fuite en voiture. Malgré les tirs, ils ne toucheront pas les deux terroristes. C'est pourquoi les entrainements aux tirs ont évolué ces derniers mois. Les policiers se concentrent moins sur les tirs de riposte et plus sur les tirs de précision. "Certains moniteurs commencent effectivement à nous demander de viser le bas de la cible, au niveau des jambes et du bassin, à un endroit qui pourrait la déstabiliser", explique à RMC Laurent Bremaud, le chef de la brigade cycliste intervenue ce jour-là.

Une meilleure communication

Des améliorations ont également été apportées à la communication sur les ondes radio. Le jour de l'attaque, la communication a été trop désordonnée, et un message d'alerte émis par un policier n'est pas passé. Dorénavant, consigne a été donnée de faire des phrases courtes et de laisser la parole aux policiers de terrain. Depuis, l'erreur ne s'est pas reproduite. "On s'en est rendu compte le 13 novembre avec les attentats (de Paris et de Saint-Denis). Malgré tous les points d'intervention qu'il y a eus sur la capitale, ça s'est pas mal passé parce que les policiers sont restés disciplinés de ce côté-là", se félicite Laurent Bremaud.

Un équipement encore obsolète

Reste une dernière avancée qui n'est pas réalisée. Elle concerne l'équipement des policiers de sécurité publique, toujours insuffisant pour faire face aux terroristes. "On attendait les gilets pare-balles de nouvelle génération, beaucoup plus performants, et des armes lourdes, égales à celles avec lesquelles on nous tire dessus". Face aux kalachnikovs, les policiers se défendent en effet avec leurs armes de poings. Le ministère de l'Intérieur a promis que ces équipements seraient dans les commissariats d'ici la fin juin.

Philippe Gril avec Claire Andrieux