"Ce sont des monstres": à Nice, au lendemain de l'incendie qui a fait 7 morts, le quartier sous le choc

Les pompiers dans le quartier des Moulins à Nice, après la mort de sept personnes dans un incendie, le 18 juillet 2024. - VALERY HACHE / AFP
Un jour après la mort de sept personnes dans l’incendie d’un appartement à Nice, trois personnes sont toujours recherchées par les forces de l’ordre. Elles sont soupçonnées d’avoir intentionnellement mis le feu à l’intérieur de l’immeuble. La piste criminelle est "totalement confortée".
Un passage à l’acte, peut-être, sur fond de trafic de stupéfiants, selon le procureur de Nice, mais "sans lien avec les victimes et leur famille". Les 7 victimes étaient toutes des membres d'une même famille, d'origine comorienne. Parmi elles, quatre enfants de 5,7, 10 et 17 ans... Mais aussi leur sœur de 23 ans, leur mère et leur beau-père de 45 et 46 ans.
Deux jeunes hommes de 19 et 17 ans ont pu être évacués, leur grand frère de 23 ans était toujours jeudi en urgence absolue après avoir sauté par la fenêtre pour échapper aux flammes.
À quelques mètres de l’immeuble calciné, Alaeddine distribue de l’eau, à des habitants encore sous le choc. Un de ses amis d’enfance est mort jeudi dans l’incendie.
“C’est injuste. Qui mérite de vivre ça en fait. C’était la personne la plus gentille du monde. Il faisait son école de son côté, le sport de son côté, il n’avait aucun problème avec personne”, indique-t-il.
Un crime sous fond de trafic de drogues?
Les enquêteurs ont identifié trois départs de feu volontaires dans les étages de l'immeuble. Nadia, une voisine des victimes, est terrifiée. “C’est horrible. On rentre chez nous, on dort, mais on ne sait pas si on va se réveiller. On peut tous y passer, c’est ça qui fait peur”, assure-t-elle.
Un incendie criminel sans doute lié à un conflit sur fond de trafic de stupéfiants sans lien avec les victimes et leur famille. Nadjim, un habitant, n’en peut plus.
“On entend les tirs des balles. Maintenant, ils rentrent dans les immeubles et ils mettent le feu. Ce sont des monstres. Jusqu’à quand on va vivre avec cette peur au ventre?”, demande-t-il.
C'est aussi ce que se demande Geneviève qui habite le quartier depuis 40 ans. “Depuis quelques années, ça se dégrade de pire en pire. Il y a trop de trafic”, juge-t-elle. Après l’étude des caméras de vidéo-surveillance, l’enquête a été requalifiée pour destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort.