Chanteloup-les-Vignes: Edouard Philippe fustige des "imbéciles", minimise-t-il l'incident?

Le Premier ministre a qualifié les responsables des débordements et violences contre les forces de l'ordre samedi à Chanteloup-les-Vignes "d'imbéciles". Un qualificatif peu apprécié par les syndicats de police et même au sein de la majorité.

Après les violents affrontements entre jeunes et forces de l'ordre samedi soir à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), les habitants sont encore sous le choc. L'incendie du grand chapiteau de cirque a notamment marqué les esprits et une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Versailles pour faire toute la lumière sur ces événements. 

Alors que la maire de la ville déplorait lundi sur RMC une situation rendue désagréable depuis de nombreuses semaines par ces groupes de jeunes, Edouard Philippe a fustigé lundi matin une "petite bande d'imbéciles et d'irresponsables" à l'origine de ces violences.

"Il ne comprend pas que le problème est plus profond"

Une qualification qui provoque la colère d'élus d'extrême-droite et de droite. Même au sein de la majorité, il y a un certain malaise, et une question qui se pose: le premier Ministre a-t-il vraiment pris la mesure de ce qui s'est passé à Chanteloup-les-Vignes?

"Edouard Philippe est un vrai mec de droite 'old school' qui ne comprend pas que le problème est plus profond". C'est un député de la majorité pourtant élu loin des Yvelines qui s'agace de la légèreté de la réaction du Premier ministre. "L'époque où on mettait tout sur le dos des petits sauvageaons est terminée", ajoute-t-il.

"Il y a très clairement des manquements en terme de justice, mais aussi un problème d'injustices dans ce pays."

La députée Modem de la circonscription où ont eu lieu les violences se dit surprise des propos du Premier ministre. Michèle de Vaucouleurs attend des annonces des ministres ce matin. "Ce n'est pas simplement une bande d'imbéciles", analyse-t-elle. "Il y a très clairement des manquements en terme de justice, mais aussi un problème d'injustices dans ce pays."

La réponse du gouvernement sera-t-elle uniquement sécuritaire? Si les ministres annoncent de nouveaux effectifs de police sans parler formation et aménagement du territoire, ils n'auront rien compris, résume un député à gauche de la majorité.

Pierrick Bonno (avec J.A.)