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Chauffeur de bus tué à Bayonne: "La justice nous a donné une gifle énorme" dénonce sa veuve

Dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, Véronique Monguillot, la veuve du chauffeur de bus tué à Bayonne en 2020, a dénoncé la requalification de l’affaire. Les deux principaux suspects ne seront plus jugés pour "meurtre aggravé" mais "pour violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner", ce qui leur évite la cour d'assises et une peine à perpétuité.

Il y a près de deux ans, Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, a été battu à mort en plein service. Un drame qui avait provoqué une indignation générale. La justice a décidé ce mercredi de requalifier l’affaire. Les deux principaux suspects ne seront plus jugés pour "meurtre aggravé", comme l'avait requis le Parquet, mais pour "violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner". Par cette requalification, les deux principaux suspects évitent la cour d'assises et n'encourent plus la perpétuité, mais (seulement) 15 ans de réclusion criminelle.

Pour la famille de Philippe Monguillot, c’est un "choc énorme". "On ne s’attendait pas du tout à ça, surtout avec le dossier d’instruction, avec toutes les pièces, qui sont fortes, explique sa veuve, Véronique Monguillot, dans ‘Apolline Matin’ ce jeudi sur RMC et RMC Story. Il y a des écrits, des témoignages qui sont bouleversants et qui démontrent bien que c’est une violence extrême. On a pris ça en pleine face, on a pris une gifle énorme de la justice. On ne comprend pas. Il y a tout dans ce dossier qui montre que c’est bien un meurtre. Mon mari a été oublié par la justice. Ce n’est pas une bagarre qui a mal tourné. C’est faux, ça ne correspond pas du tout à ça. La justice nous a donné une gifle énorme hier. Malheureusement, la justice ne rend pas compte de la vérité, tout simplement."

"C’est le monde à l’envers"

"Le mot ensauvagement a été prononcé par le gouvernement, c’est bien réel, rappelle Véronique Monguillot. Il a été frappé au sol, bousculé hors de son bus. Il a été frappé à la tête. La tête, c’est notre moteur. Sans notre moteur, on ne peut pas avancer, ce n’est pas possible. Il a été frappé avec des coups de pied dans le visage, dans la tête, qui ont été extrêmement violents. Les témoignages le disent. Il a eu un minimum de lucidité pour se relever et aller se protéger dans son bus. Il titubait, il était complètement groggy, il avait déjà été massacré par terre au niveau du visage. Et on est venu l’achever. Il n’a pas pu réagir à ça. Il était déjà atteint au niveau de la tête. Le coup de poing final qui lui a été mis ne pouvait qu’aggraver la situation, qui avait déjà été incroyablement violente au sol. Qu’on ne me dise pas le contraire. Les vidéos, les témoignages, tout confirme ce que je suis en train de dire. Comment on peut juger ça comme des violences en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner ? C’est impossible. C’est le monde à l’envers (larmes)."

"On nous achève un peu plus"

Les proches de Philippe Monguillot espèrent désormais que la justice va revenir sur cette décision de requalifier l’affaire. "J’ai su hier, par mes avocats, que le parquet avait fait appel, indique sa veuve. On attend, on nous fait subir. On a beaucoup parlé avec mes filles hier, on ose espérer que vraiment, la chambre d’instruction va ré-instruire tout ça et donner l’ordonnance finale. On veut y croire. On a tout perdu. On n’a rien demandé et on nous a détruites. Après la destruction depuis deux ans, on nous achève un peu plus… Mais pourquoi, pourquoi ? On veut espérer. Même si l’espoir est minime, il est là. Il faut qu’il y ait une justice exemplaire. Il faut que mon amoureux ne soit pas mort pour rien (larmes)."

LP